Présentation du cimetière juif de Otwock

Otwock (Nom yiddish: Otvotzk)  
Mazowieckie – (Voïvodie de Mazovie) 
Adresse: ul. Hrabiego 
(DMS) Latitude: 52° 5’0.98″N – Longitude: 21°16’20.82″E
(DD)  Latitude: 52.08360555 – Longitude: 21.27245
 Nombre de tombes: environ 900
Histoire:
La première installation de juifs à Otwock remonte à 1880.
L’un des premiers à s’installer a été le tzaddik Kalisz Symcha Bunem qui édifiât le Beth Midrash. Une première synagogue fut construite en 1890.
Otwock était une ville renommée pour ses cures, ses sanatoriums ou l’on soignait la tuberculose et comme ville de détente pour les varsoviens. Le premier sanatorium pour les juifs fut construit en 1895.
En 1908, 2356 juifs étaient installés à Otwock et leur nombre s’éleva à 5408 en 1921.
La communauté de Otwock dépendait de celle de la ville voisine de Karczew, et elle acquis son autonomie en 1916. Dans les années 1927 et 1928, 2 nouvelles synagogues furent édifiées. Plus de 14 000 juifs vivaient à Otwock à l’entrée de la seconde guerre mondiale, ils représentaient 75% de la population totale.
L’hôpital psychiatrique fut utilisé par les nazis dans le cadre du programme T4 d’euthanasie des handicapés physiques et des malades mentaux.
Les synagogues et maisons de prière furent dévastées ou incendiées en 1939. A l’été 1940, plusieurs centaines de jeunes juifs furent envoyés vers le camp de travail de Tyszowce. Un ghetto fut établi en 1941 dans lequel furent regroupés 12 000 juifs. 2000 moururent de privations et de maladies. 400 juifs furent déportés vers le camp de travaux forcés voisin de de Karczew.
Lors de la liquidation du ghetto en septembre 1942, tous les juifs furent rassemblés; 8000 furent déportés vers le camp d’extermination de Treblinka et 2000 furent tués dans la rue Reymont.

Il ne restait plus que 400 juifs survivants de Otwock à la fin de la guerre.

Le cimetière a été établi durant le XIXème siècle. C’est surtout les juifs qui mourraient dans les sanatoriums qui étaient inhumés là. Le cimetière fut dévasté par les nazis durant la guerre. Il resta de longues années à l’état d’abandon et fut l’objet de pillages divers, notamment des ossements qui étaient revendus aux étudiants en médecine.
Depuis 2002, le cimetière est régulièrement nettoyé de la végétation par des groupes de jeunes juifs venus de l’étranger ainsi que des élèves des écoles d’Otwock accompagnés de leurs correspondants australiens, américains et israéliens et encadrés par leurs professeurs.
50 tonnes de rochers ont été placés autour du cimetière à l’emplacement de son ancienne clôture. De très nombreux volontaires de nombreux horizons et de diverses confessions viennent à Otwock pour l’entretien du cimetière.

Irena Sendler qui sauva 2500 enfants juifs du ghetto de Varsovie est née à Otwock.
Adam Czerniaków, le président du Judenrat du ghetto de Varsovie raconte dans son journal qu’il venait à Otwock pour échapper pour un temps de l’enfer du ghetto de la capitale.

Année de la visite: 2011
Remarques:
Le cimetière est situé dans la forêt au sud de la ville. Il est préférable d’y aller avec un GPS, car il n’est pas facile à trouver uniquement avec les panneaux. On peut y accédéer en voiture à condition de rouler doucement en suivant le petit chemin de terre.
Une partie du cimetière est dégagée de toute végétation certainement car une ligne électrique passe par dessus et la haute végétation doit être coupée pour prévenir tous risques d’incendie.
Malgré les dégradations intervenues pendant la guerre puis durant la période communiste, il est assez bien conservé si on le compare à certains cimetières voisins comme ceux de Karczew ou de Warszawa Radość. On peut y apercevoir de nombreuses pierres tombales de formes assez diverses. Les inscriptions sont en polonais, en allemand et quelques-unes en russe. Sur plusieurs les noms ont été repeints.

La pierre tombale peinte en noir et en blanc située vers l’entrée du cimetière et visible dans le diaporama est celle de Yenkel Ryfman né en 1871 et mort en 1933, grand-père de Françoise Milewski.
Françoise Milewski a publié un ouvrage Le livre du Souvenir, qui retrace la mémoire de sa famille à travers ses recherches concernant les familles Milewski et Ryfman dont la grande majorité de ses membres ont disparu durant la Shoah. C’est au cours d’un passage dans le cimetière en 2006 qu’elle a découvert la pierre tombale de son grand-père qui gisait par terre.

Autre lien à découvrir pour le site de Otwock :
  Synagogue

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