Pociejów, le grand bazar juif de Varsovie

Une longue histoire à découvrir…

La rue Bagno aujourd’hui disparue, du moins son ancien tracé, abritait un grand bazar emblématique juif de la récupération et de la ferraille…

Là où se trouvait le bazar Pociejów - Location where was the Bazar Pociejów
Là où se trouvait le bazar Pociejów – Location where was the Bazar Pociejów (Cliquer pour agrandir) © www.shabbat-goy.com

> Découvrir l’histoire du Bazar Pociejów de Varsovie sur Shabbat Goy.

Concerts de clôture du Festival Singer de Varsovie

Le festival phare de la culture juive en Pologne

Hier soir s’est achevé la XIème édition du Festival Singer de la Culture Juive avec 2 concerts de grande qualité offerts au public venu très nombreux assister à l’événement, sur la scène de la place Grzybowski située au cœur de l’un des anciens quartiers juifs de la capitale.
Placé sous le signe de la mémoire de Szymon Szurmiej (1923-2014), le directeur du théâtre juif de
Varsovie
disparu cette année, ce festival confirme d’année en année sa place dans les grands événements culturels de promotion de la culture juive en Pologne et en Europe.

Frank London et Yaakov Lemmer

Festival Singer 2014 - Varsovie - Yaakov Lemmer
Festival Singer 2014 – Varsovie – Yaakov Lemmer (cliquer pour agrandir) © www.shabbat-goy.com

Le premier concert réunissait Frank London et la voix puissante et magique de Yaakov Lemmer autour d’une pléiade de musiciens comme Christian Dawid, Sanne Möricke, Guy Shalom accompagnés à la contrebasse par Benjy Fox-Rosen.

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David D’Or et Sanya Kroitor

Festival Singer 2014 - Varsovie - David D'Or
Festival Singer 2014 – Varsovie – David D’Or (cliquer pour agrandir) © www.shabbat-goy.com

David D’Or a enflammé l’espace et les cœurs avec sa voix magistrale et ses musiciens qui nous ont offert de grands moments de rythme et d’émotion.

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Gołda Tencer, fondatrice et directrice du Festival Singer de Varsovie, co-directrice du Théâtre Juif de Varsovie et Présidence de la Fondation Shalom nous rappelait la mémoire de Szymon Szurmiej, ancien directeur du Théâtre Juif de Varsovie.

Festival Singer 2014 - Gołda Tencer
Festival Singer 2014 – Gołda Tencer (cliquer pour agrandir) © www.shabbat-goy.com

Se succédaient sur scène Zvi Rav-Ner, ambassadeur de l’Etat d’Israël en Pologne, Zygmunt Rolat, philantrope et grand activiste de la culture juive à travers le monde, des membres de l’organisation du festival et le grand Rabbin de Pologne Michael Schudrich qui faisait remarquer avec justesse qu’il y avait aujourd’hui très peu de capitale en Europe où l’on pourrait organiser un grand festival de la culture juive !

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Un grand bravo à destination de Gołda Tencer et de toute son équipe pour ce désormais célèbre et brillant festival !

Le site du Festival Singer de la Culture Juive.
Le site de la Fondation Shalom.
Le site du Théâtre Juif de Varsovie.

Festival Singer de la Culture Juive 2014

Shabbat Shalom à Varsovie

Ce vendredi 29 août, célébration du Shabbat sur la place Grzybowski de Varsovie où se déroule la XIème édition du Festival Singer de la Culture Juive (23-31 août 2014).

Festival Singer 2014 - Shabbat Shalom
Festival Singer 2014 – Shabbat Shalom (Cliquer pour agrandir) © www.shabbat-goy.com

Des invités et acteurs du théâtre juif se sont retrouvés autour de Gołda Tencer, la Présidente de la Fondation Shalom et organisatrice et fondatrice du Festival Singer de la Culture Juive, actrice, chanteuse et directrice du théâtre juif de Varsovie.
Le festival qui rencontre toujours un grand succès se déroule du 23 au 31 août 2014 sur la place Grzybowski, autrefois le centre de l’un des quartiers juifs de la capitale.

Découvrir l’histoire de la place Grzybowski de Varsovie.

La procession de Jasionówka

Une image irréelle…

…aperçue lors de recherches sur les juifs de Jasionówka.
Jasionówka (nom yiddish Yashinovka) en région de Podlachie (nord-est)

Le 28 juin 1941, les allemands entrèrent à Jasionówka qui était auparavant occupée par les russes. Ils rassemblèrent les juifs sur la place de l’église de la Sainte Trinité et mirent le feu à de nombreuses maisons juives.
La photo ci-dessous présente une procession qui passe sur la place à côté des juifs. Un prêtre marche en tête en portant une croix tandis qu’une douzaine de fidèles suivent derrière. Au fond, on distingue sur la droite un véhicule à l’arrêt, certainement allemand, et des polonais le long des maisons en bois. Les juifs regardent passer la procession, une femme juive qui s’est certainement approchée de la procession revient vers la foule. Les soldats allemands observent la scène. La source de la photo indique qu’une mitrailleuse est pointée vers les juifs. Sur d’autres photos prises sur la droite de la place, on distingue de nombreux soldats allemands, des side-cars et des camions. La fumée de l’incendie des maisons juives est visible sur la photo.

La procession de Jasionówka
La procession de Jasionówka (cliquer pour agrandir) © Deutsches Historisches Museum/Gerhard Gronefeld

Durant ces tragiques événements, le curé de la paroisse, Cyprian Łozowski, intercéda auprès des autorités allemandes pour qu’aucun mal ne soit fait à l’encontre des juifs. Un officier allemand lui répondit qu’aucun innocent ne serait tué à la condition qu’il n’y ait pas de communiste. Il s’éleva également fermement avec l’aide de polonais contre les exactions perpétrés par des voyous polonais qui déclenchèrent un pogrom à l’encontre des juifs pendant ces premiers jours d’occupation durant lequel il y eut 74 morts. Auparavant, après le départ des russes, il avait exhorté les paroissiens à empêcher et à battre les polonais qui venaient piller les maisons juives.
Fin janvier 1943, tous les juifs de Jasionówka furent déportés.

Le diaporama ci-dessous présente des photos prises par le photographe Gerhard Gronefeld pour le compte du journal Signal. Gronefeld suivit la Wehrmacht durant la campagne de Russie. Sur quelques photos, on distingue la fumée de l’incendie des maisons juives.

Découvrir l’histoire et le cimetière des juifs de Jasionówka.

La fosse commune de Bajoriškės

Un site d’extermination en Lituanie

Je profite d’un passage à Vilnius pour m’arrêter sur ce site d’exécution qui se trouve aujourd’hui non loin de la frontière polonaise.
A l’entrée en guerre, on dénombrait plus de 160 000 juifs en Lituanie, ils représentaient environ 7% de la population. Cependant ce nombre augmenta avec l’arrivée de juifs qui fuyaient la Pologne au début de la guerre. La Lituanie fut envahie par les nazis lors de l’opération Barbarossa en 1941.

Lazdijai (nom polonais Łoździeje, nom yiddish Lazdei)
Localisation: 54°13’0.50″N – 23°31’11.31″E

La fosse commune de Bajoriškės en Lituanie
La fosse commune de Bajoriškės en Lituanie (Cliquier pour agrandir) © www.shabbat-goy.com

1535 juifs de la ville de Lazdijai et de ses environs ont été exterminés dans une fosse commune à Bajoriškės située au sud de la ville.
Les premiers juifs s’étaient installés vers la fin du XVIIème siècle et ils représentaient jusqu’à 60% de la population de la ville au milieu du XIXème siècle et encore un peu moins de la moitié des habitants à l’entrée en guerre. Les allemands occupèrent Lazdijai le 22 juin 1941. Les milices lituaniennes confinèrent des juifs dans des baraques construites par les russes au début de la guerre.
Le 3 novembre 1941, les juifs furent envoyés par les allemands vers la campagne de Bajoriškės située au sud de la ville où ils furent assassinés par les lituaniens.
Durant la guerre 95% des juifs de Lituanie furent exterminés.
(Source Yad vashem)

Cimetières allemands du côté de Stare Juchy

Ou l’histoire d’autres cimetières abandonnés

Les conflits font souvent ce que j’appelle des victimes collatérales, à savoir les morts qui reposent dans les cimetières. Les cimetières que l’on peut considérer comme l’un des marqueurs de l’identité d’un lieu sont souvent dévastés durant et après les guerres. Bien que je ne fasse pas que cela, je visite des cimetières depuis longtemps, notamment ceux qui sont délaissés ou abandonnés. Les anciens cimetières allemands en font partie.

Tombe d'un enfant dans l'un des 2 anciens cimetières allemands du lieu-dit Gorło
Tombe d’un enfant dans l’un des 2 anciens cimetières allemands du lieu-dit Gorło (Cliquer pour agrandir) © www.shabbat-goy.com

En Pologne, les cimetières allemands des anciens territoires du Reich devenus (ou redevenus) polonais après le redécoupage de la Pologne suite à la conférence de Yalta de 1945, ont énormément souffert, de fait ils ont été pratiquement tous dévastés après la guerre et la majorité d’entre-eux ont quasiment disparu et ne figurent plus que sur les anciennes cartes. C’est en recherchant les cimetières juifs que je me suis aperçu du sort qui avait été réservé aux cimetières allemands. L’un des premiers que j’avais visité se trouvait à Koźle (Cosel), autrefois une ancienne citadelle prussienne de Silésie, où même les épitaphes sur les stèles avaient été effacées au burin.
Bien peu subsistent aujourd’hui et leurs stèles ont souvent fini à l’image des tombes juives, en matériau de construction et de terrassement.
Dernièrement durant des promenades en campagne, j’ai visité quelques cimetières allemands dont ceux de Zawady Ełckie et Gorło dont les noms respectifs étaient Sawadden et Gorlen lorsque ces villages se trouvaient en Prusse Orientale (aujourd’hui nord-est de la Pologne) et où les habitants vivaient là depuis de longues générations avant d’être expulsés à la fin des années 40.
Sur la photo ci-dessus, on aperçoit la tombe d’un enfant dans l’un des 2 anciens cimetières allemands du lieu-dit Gorło. C’est la seule qui subsiste dans celui-là, noyée au milieu des arbres non loin du lac Ułowki (ex Uloffke-See).
Pour ceux qui étaient inhumés là, c’est un peu comme une deuxième mort, peut être pire, celle de l’effacement et de l’oubli.

La forêt Juive

Ou comment déclencher une recherche insolite

En scrutant une carte que je viens d’acheter de la région du parc national de Biebrzański, je suis tombé sur un lieu-dit complètement paumé, sans habitation et qui s’appelle Żydowski las, la forêt juive.
Et comme je suis un grand curieux, j’ai cherché à savoir comment ce nom singulier avait pu surgir à cet endroit qui se trouve à environ une quinzaine de kilomètres au sud de Augustów (voïvodie de Podlachie, nord-est). Ce coin de forêt se trouve également à 8 kilomètres au nord d’une petite bourgade qui s’appelle Sztabin et où vivaient des juifs, plus de 700 au début du XXème siècle.

La forêt juive
Żydowski las, la forêt juive (Cliquer pour agrandir) © ExpressMap

Il n’existe pas grand chose comme information sur cette petite ville concernant les juifs, à vrai dire, trois fois rien.
Vivaient là un certain Aryeh Leib Byers ou un Josel Mordechai Ejlender qui émigrèrent vers les Etats-Unis à la fin du XIXème siècle d’après des informations glanées sur le réseau. Il y eu effectivement un grand mouvement migratoire à cette période et durant l’entre-deux guerres, de fait on ne recensait plus que 62 juifs en 1921. D’après un témoignage disponible sur le réseau, Sztabin fut détruite par un incendie durant la première guerre mondiale. Les juifs fuyaient alors la pauvreté et l’antisémitisme.
Il existait un cimetière juif à Sztabin comme on peut le voir sur une carte dressée en 1930. Il n’existe plus aujourd’hui. Quelques pierres tombales juives sont désormais conservées au musée local.
La forêt juive
La forêt juive (Cliquer pour agrandir) © Google Maps

Parfois un simple nom, un lieu peuvent m’interpeller et déclencher cette pointe de curiosité qui fait que je peux être attiré par l’histoire d’un lieu où je n’ai jamais mis les pieds. Il m’est souvent arrivé d’aller visiter des endroits où existaient ici un cimetière disparu, là une synagogue évanouie. Je peux éprouver autant d’intérêt et d’émulation à aller farfouiller dans les broussailles de ce qui était autrefois un cimetière juif rendu à la nature que d’admirer les représentations symboliques qui ornent les pierres tombales d’un cimetière préservé.
Les lieux ont une histoire et des ombres se cachent derrière chaque question que l’on se pose.
Derrière ce nom insolite de forêt juive se cache une histoire, peut être insolite, inquiétante, extraordinaire, peut être aussi insignifiante…
Une chose est certaine, je passerai à Sztabin lorsque je serai dans le coin… du côté de la forêt Juive !