Synagogues et maisons de prières dans le quartier de Praga à Varsovie
Aujourd’hui quand on parle du quartier de Praga de Varsovie, on désigne principalement le quartier actuel de Praga nord (Praga Połnoc), qui est constitué du quartier historique de l’ancien faubourg, appelé Stara Praga (Etiquette Praga sur le plan ci-après), de Nowa Praga (secteur autour de l’étiquette Praga Połnoc sur la carte ci-dessous) qui s’étend le long du zoo, de Szmulowizna et de Pelcowizna. Dans le quartier de Szmulowizna se trouvaient autrefois les terres, fermes (folwark) et manoir de Szmul Zbytkower, le banquier du roi August Poniatwski, fondateur du cimetière juif de Bródno et qui développa l’établissement et l’activité juives au cours du XVIII
La synagogue de la rue Modlińska 35, référencée au bas de la page se trouve dans le quartier de Żerań, à la limite nord du quartier de Pelcowizna.
» Situer la zone sur Google Maps.
Le faubourg de Praga, situé en face de la vieille ville de Varsovie, de l’autre côté de la Vistule, a été établi en tant que juridiction au milieu du XVIIème siècle, mais l’endroit avait commencé à être habité dès le XVème siècle. Les juifs s’établirent à Praga, et dans les villages autour de Varsovie lorsque la ville fut déclarée de non tolerandis Judaeis au milieu du XVIème siècle. Durant la seconde moitié du XVIIIème siècle, on recensait 1500 juifs, soit 20% de la population de Praga. A cette période, ils furent officiellement autorisés à s’établir et construire des maisons. Durant les périodes qui suivirent jusqu’à la seconde guerre mondiale, la population juive de Praga se développa et 30% de la population de Praga était juive au milieu du XIXème siècle et la proportion atteint 40% à l’entrée en guerre, dans le quartier de Praga (vieux Praga – Stara Praga). Les différentes communautés, catholique, orthodoxe, juive, cohabitaient de manière harmonieuse et leurs lieux de culte respectifs (Eglise Saint Florian, Cerkiew Sainte Marie Madeleine, synagogue ronde) étaient distants entre eux de 300 mètres environ.
Durant l’entre-deux guerres, à Nowa Praga, vivaient 3000 familles juives, principalement des marchands, des artisans, des laboureurs. L’activité spirituelle était animée par la communauté juive de Varsovie dont des membres faisaient partie d’organisations locales, ils visitaient les théâtres, les bibliothèques, les cinémas.
A Praga les hassides de Góra Kalwaria, de Kock et de Aleksandrów Łódzki étaient les plus influents. Reb Dawid Taub, était un tasdik descendant du pieux Mendel de Kock.
En dehors des Shtiebel, les juifs étudiaient dans les maisons de prières. Aussi dans la maison de prières du 11 de la rue Brzeska, au 45 de la rue Targowa, et au 21 de cette même rue dans la cour de Michael Szenker dont la congrégation s’appelait Chewra reb Jona – Chewra Misznajot.

Dans la rue Brzeska il y avait des petites maisons de prières où des juifs récitaient des psaumes, et étudiaient des chapitres de la Torah. Une seule de ces maisons de prières, plus précisément une ou plusieurs pièces situées dans un immeuble, est identifiée aujourd’hui.
La rue Ząbkowska était appelée la Nalewki de Praga en référence à la principale artère juive du quartier de Muranów sur la rive gauche.
La rue a été habitée très tôt par des juifs, sur cet axe reliant la rue Targowa et le folwark de Szmul Zbytkower dans l’actuel quartier de Szmulowizna. C’est aujourd’hui l’une des rues emblématiques du quartier de Praga.
> Les synagogues et maisons de prières sont localisées géographiquement sur le plan au bas de l’article. Elles sont 44 à être identifiées. Une partie de ces localisations indiquent un immeuble ancien côté rue, mais le lieu de prières pouvait souvent se trouver dans une aile donnant sur une arrière-cour.
La liste présentée ci-après est une synthèse de lieux qui sont identifiés dans certaines sources, notamment la liste très détaillée qui a été réalisée par Eleonora Bergman, l’ancienne directrice de l’Institut Historique Juif de Varsovie.
Plusieurs sources ont été utilisées par les chercheurs afin d’identifier ces différents lieux :
– Wykaz Bóżnic i Modlitewni żydowskych (Liste des maisons de prières et synagogues juives). Liste dressée en 1926 sur le territoire de Varsovie.
– Spis nieruchomości z podaniem ulic, numerów policyjnych, hipotecznych oraz nazwisk właścicieli (Répertoire des biens immobiliers avec les noms de rues, des numéros de police, des hypothèques avec les noms des propriétaires). Liste dressée en 1930.
– Mémoires de Dow Bryskin Naj Ptage : Sefer Praga, ed. G. Waisman, Israel 1974. pp 66-71 (translated).
– D’autres références à des patronymes, des lieux et certaines descriptions qui ont été relatées dans des livres et des mémoires.
De ses recherches, Eleonora Bergman a rédigé un ouvrage, Nie masz bóżnicy powszechnej. Synagogi i domy modlitwy w Warszawie od końca XVIII do początku XXI wieku, qui recense toutes les maisons de prières et synagogues de Varsovie de la fin du XVIIIème siècle jusqu’au début du XXIème siècle.
Comme c’est bien souvent le cas en Pologne, où nombre de documents et archives ont été perdus et détruits durant la guerre, des maisons et salles de prières qui ont existé demeurent inconnues comme dans la rue Brzeska où se trouvaient plusieurs maisons de prières et dont seulement une seule (numéro 11) est identifiée dans un document. De même, la disparition de certains documents pouvant témoigner de liste de donateurs, de traces concernant certaines activités, font que des maisons de prières listées ci-dessous ne renvoient uniquement qu’une date d’inventaire et un numéro de parcelle.
Quand cela est le cas sont listés par immeuble et lieu les abonnés du téléphone pour la période 1938-1939. Les noms qui sont ainsi recensés nous renvoient une image très approchante de la population juive et non juive juste avant la guerre. Cette lecture nous transporte dans une vision historique du quartier et de ses habitants d’alors.
On constate une plus grande mixité dans la cohabitation entre les populations non-juive et juive malgré la grande présence de ces derniers dans ce quartier, comparativement à certains autres grands foyers de concentration juives de la rive gauche comme dans le quartier de Muranów, le secteur de la place Grzybowski et de la place Żelazna Brama.
La plus forte concentration de lieux de culte juifs au cours de plus de 2 siècles d’histoire se situe le long de la rue Targowa qui est l’axe principal historique (nord-sud) qui s’est développé au fil du temps. L’autre présence historique est mise en évidence le long de la rue Radzymińska, qui se trouvait autrefois dans les environs des terres de Szmul Zbytkower.
rue | numéros | total |
ul. Bródnowska | 6, 8 | 2 |
ul. Brukowa (actuelle ul. Okrzei) | 30 | 1 |
ul. Brzeska | 11 | 1 |
ul. Jagiellońska | 14, 281, 282, 42 | 4 |
ul. Konopacka | 10 | 1 |
ul. Modlińska | 35 | 1 |
ul. Radzymińska | 12, 15, 21, 25, 28/30, 36 | 6 |
ul. Stalowa | 33, 34, 51 | 3 |
ul. Środkowa | 16,32 | 2 |
ul. Targowa | 6, 11, 16, 18, 21, 22, 24, 27, 35/37, 38/40, 45, 50/52, 51, 53, 54, 57, 62, 64, 66 | 19 |
ul. Ząbkowska | 7, 11, 12, 19 | 4 |
44 | ||
281 ancienne synagogue ronde. 282 synagogue dans le bâtiment de la communauté juive. |
Quartier de Nowa Praga
Maison du faiseur de miracles
Durant l’entre-deux guerres, au numéro 6 de la rue Bródnowska, habitait Fajwel Lewiński, un tailleur que l’on venait voir pour prendre conseil et également pour recevoir des soins. Il collectait les intentions de prières que les visiteurs notaient sur des papiers. Il eut quatre fils qui devinrent révolutionnaires. Leonek, Adolf, Dorka et Kostek . Son petit-fils s’impliqua au parti communiste, et fit de la prison.
Le patronyme Lewiński prend plus que probablement sa source dans le nom Lewy (forme polonaise de Levi).
Le bâtiment n’existe plus.
Synagogue Nowapraska au numéro 8 de la rue Bródnowska
Le nom de cette synagogue apparaît au début du XXème siècle (sur la parcelle 1).
Elle fut édifiée sur l’emplacement d’une ancienne synagogue.
La synagogue fut inaugurée le 17 juillet 1900 en présence du rabbinat et des membres de la communauté juive de Varsovie. Le hazan (chantre) et les chœurs de la communauté juive de Praga entonnèrent des chants religieux, et le prélat des environs fit un discours.
Le bâtiment avait des dimensions de 12,2 x 24,3 mètres avec un vestibule de 4,6 x 3, 75 mètres.
En 1937, une source indique qu’elle était abandonnée depuis de nombreuses années et qu’elle fut restaurée.
L’ancienne synagogue survécut à la guerre et fut certainement utilisée à d’autres fins. Le bâtiment fut démoli en 1970 lors de la construction d’un bloc d’immeubles d’habitations.
La rue Bródnowska se trouve à 800 mètres du cimetière juif de Bródno.
Maison de prières du 10 de la rue Konopacka
Il s’agissait plus précisément d’un shtiebel, une petite synagogue établie dans une pièce et fréquentée par des juifs hassidiques. Elle était animée par le rabbin Szymon-Hersz Berg qui était aussi un shohet (la personne qui à la charge de l’abattage rituel) et qui habitait le lieu qui appartenait à une personne nommée Szafran. Il y avait aussi des tzadiks originaires de Góra Kalwaria (un centre du hassidisme situé au sud de Varsovie) qui fréquentaient cette synagogue. Ils logeaient au 32 de la rue Środkowa dans la maison de Alter Szymon, notée plus haut. Reb Alter était aussi un parnas (président) de la communauté juive de Varsovie.
Maison de prières du 16 de la rue Środkowa
La salle de prières se trouvait au premier étage d’un immeuble en briques. Lejb Nissenbaum vivait là.
Le bâtiment appartenait à un industriel nommé Abram Śpiewak et sa famille puis en 1930, le propriétaire était W. et B. Pytlasińskich. Habitait là également Klarzyński Stefan.
Maison de prières au numéro 32 de la rue Środkowa
L’immeuble existait encore à la fin de la guerre et n’existait plus dans les années 1970.
Maison de prières du 33 de la rue Stalowa
Un juif du nom de Abraham Nosal et également appelé Abraham Szynkarz (le tavernier) avait un restaurant au numéro 44 de la même rue et un stand au marché.
Le lieu appartenait à Abram Rozenbaum. Il était fréquenté entre autres par des commerçants du marché voisin au coin des rues Stalowa et Czynsowa.
Avant la guerre habitaient là le tailleur pour hommes Perelman Hersz et Najberg M.
Maison de prières du 34 de la rue Stalowa
Avant la guerre se trouvait là l’école primaire n° 44 et le magasin de Hirszfeld Abram.
Synagogue du 51 de la rue Stalowa
Certaines arrière-cours étaient très connues dans le quartier de Praga et celle du 51 était réputée pour son atmosphère faisant penser à un shtetl, et à ses nombreuses fleurs. Il y avait là un shteibel.
Il y avait également une étable, un ferblantier et une boulangerie tenue par Hersz-Nachum Tabakman et son fils Mendel.
Le propriétaire était un hasside originaire de Parysów (sud-est de Varsovie) qui envoyait au tsadik et sa suite des paniers remplis de petits pains les jours de fête. C’était la seule boulangerie du quartier de Nowa Praga où l’on faisait cuire des matsoth à partir de céréales sélectionnées, en étant accompagné de prières, de chants et danses. Les matsoth étaient également livrés par les enfants de Hersz-Nachum Tabakman à des clients de Nowa Praga. Les pains qui restaient étaient vendus à moitié prix. La boulangerie était également un lieu de rencontre pour les jeunes lorsque les boulangers se reposaient le jour.
Rues Środkowa et Stalowa

Quartier de Szmulowizna
Maisons de prières du 12 de la rue Radzymińska
Deux maisons de prières étaient inventoriées en 1910, l’une au nom de Forteil Rafał (parcelle 6). L’autre au nom de Juda Friedman. Probablement le même Friedman tenait un heder au même endroit. Il s’agissait d’un bâtiment d’un étage. Un atelier a longtemps existé, remplacé aujourd’hui par un immeuble d’habitations.
Maison de prières du 15 de la rue Radzymińska
Le bâtiment était inventorié en 1926 et 1930 (parcelle 1184).
Le bâtiment n’existe plus.
Maison de prières du 21 de la rue Radzymińska
Le bâtiment était inventorié en 1910 au nom de Faster Rubin (parcelle 879). Il n’existait plus en 1945.
Maison de prières du 25 de la rue Radzymińska
Avant la guerre habitaient là Morgensztern Kelman, Dudników Joannikij. Se tenaient également l’épicerie de Rozenbaum Beniamin, l’atelier d’optique de Weiss E. R. « Berkman ».
Le bâtiment n’existe plus.
Maison de prières du 28/30 de la rue Radzymińska
Le bâtiment est inventorié en 1926 et 1930 (parcelle 1308/1309).
Avant la guerre habitaient là le dentiste Szenjmanowa M, Dancygier Chejnoch.
Le bâtiment n’existe plus.
Maison de prières du 36 Radzymińska
Le bâtiment est inventoriée en 1926 (parcelle 1204). Seuls 2 étages ont survécu à la guerre.
Quartier de Stara Praga
Maison de prières du 6 de la rue Targowa
Le lieu est noté en 1910, au nom de Wald Jakób.
Le bâtiment n’existe plus.
Synagogue du 11 de la rue Targowa (anciennement Wołowa)
Le bâtiment est inventorié en 1827 (parcelle 250).
La synagogue était entretenue par Wigdor Icyk Glass et administrée par Manas Glass. Le rabbin était Szlam Abraham Twórków.
Elle possédait une seule salle. 25 personnes étaient notées comme donatrices.
Le bâtiment n’existe plus.
Synagogue du 16 de la rue Targowa (anciennement Wołowa)
La synagogue appartenait à Berek Szmulowicz, le fils de Szmul Zbytkower, commerçant et banquier sous le règne du roi Stanisław August Poniatowski dont il était le protégé. La synagogue était entretenue et administrée par Wolf Szenberg. Le rabbin était Zelman Icyk Lipszytz, l’enseignant était Berek Trayner Izrael Szala Sulrufe et le chantre Rafał Nusinkelberg. Elle comportait une pièce. 44 personnes étaient notées comme donatrices.
Le bâtiment n’existe plus.
Maison de prières du 18 de la rue Targowa (anciennement Wołowa)
La maison de prières était entretenue et administrée par Eyzyk Szeynberg.
Elle comportait une seule salle. 26 personnes étaient notées comme donatrices.
Le bâtiment n’existe plus.
Maison de prières du 21 de la rue Targowa
Le bâtiment est inventorié en 1926 et 1930 (parcelle 254).
La maison de prières de Michael Szenker était fréquentée notamment par des tsadiks comme les maisons de prières de la rue Brzeska et du numéro 45 de la rue Targowa. La congrégation était appelée Chewra reb Jona – Chewra Misznajot.
Le bâtiment n’existe plus.
Avant la guerre habitaient là Szpigiel Izrael, Dromholc Chaim, Klaperzak Stefania.
Salle de prières du 22 de la rue Targowa (anciennement Wołowa)
Le bâtiment n’existe plus.
Avant la guerre se trouvait là le magasin de parfumerie et cosmétique de Dancygier Lola.
Maison de prières du 24 de la rue Targowa (anciennement Wołowa)
La maison de prières était entretenue et administrée par Icyk Benjamin Gezundheyt. Le chantre était Aron Goldplatz. Il y avait une seule salle. 23 personnes étaient notées comme donatrices.
Le bâtiment n’existe plus.
Avant la guerre se trouvait là l’atelier de bois et contre-plaqués des frères Maciejewski.
Salle de prières du 27 de la rue Targowa
Un groupe de récitants de psaumes Chewra Tehilim, formés de charretiers, fréquentait cette salle.
Avant la guerre habitaient là Burdzyńska Maria, Ciechomski Ludwik, Dondalski Stanisław, Młochowski Wiktor, Pstrokoński Poraj Feliks, la parfumerie de Maliszewski Ludwik, un bureau des machinistes des chemins de fer (voisins). L’immeuble semblait habité surtout par des polonais.
Maison de prières du 38/40 de la rue Targowa
Le bâtiment est inventorié en 1910 et 1930 (parcelle 163a/163b).
Les quelques restes de ces décorations seront amenées à disparaître car aucune protection n’a pu être mise en place malgré des démarches entreprises dans ce sens.
Le bâtiment n’existe plus.
Avant la guerre se trouvaient là l’atelier de rectification et de coupe de verres et miroirs de Edelsztejn N., la fabrique et galvanisation de pièces de métal de Fajnsztejn Sz., l’atelier de Fej Edward, Krupowicz Larysa, l’électrotechnicien Ortyl Jan, le dentiste Sirotowa K., Wiśnia Icek, un bureau de changes et de vente de tickets de loterie, la société « Monopol-Jelita » de Zylberman M..
Maison de prières du 35/37 de la rue Targowa
Moszek Dawid Warenklayn était un chantre et donateur. Mayer Leybel Rosshar un supérieur. Leyzer Eliasz Afenbach – un shkolnik.
Certainement une seconde se trouvait là d’après une source datée de 1926.
Le bâtiment n’existe plus.
Maison de prières du 45 de la rue Targowa
Le bâtiment est inventorié en 1926 et 1930 (parcelle 174c).
Avant la guerre se trouvaient là la mercerie de Cwibelzaft Mozsek, le pressing de Gewisgold Ber, la papeterie de Rechtman G., la fabrique de meubles de Suchecki Z., l’atelier de production de farine et sel de Tasimowicz Jakub.
Maison de prières du 50/52 de la rue Targowa
Le bâtiment abrite aujourd’hui le musée du quartier de Praga et l’ancienne salle de prières fait partie intégrante du musée.
Le bâtiment actuel en façade de la rue Targowa est composé de 3 immeubles. L’un deux fut édifié en 1819 pour le compte de monsieur Rotblit. Il s’agissait de l’une des premières maisons en briques du quartier. Vers 1839 se trouvait là une école élémentaire juive. Deux autres immeubles furent construits vers 1872. Une dépendance a été élevée derrière les bâtiments en façade, très certainement pour une utilisation en maison de prières commune. La maison de prières est recensée en 1869. Sur le recensement de 1926, trois salles de prières étaient identifiées. On ignore si l’une des salles se trouvait dans un des trois bâtiments en façade.
Le bâtiment actuel où se trouve la maison de prières est plus court de 5 mètres qu’à son édification et il est probable qu’il abritait alors 3 salles de prières. Dans la cave se trouvait un mikveh, certainement composé de 2 parties, une pour les hommes et l’autre pour les femmes, accessible par l’escalier aujourd’hui visible de l’extérieur.
Les décorations des 2 salles actuelles sont de style différent. Il est probable que l’ouverture entre les deux salles ait été percée avant 1934. L’une des salles abrite une fresque du mur occidental du temple de Jérusalem. Au bas de la fresque est inscrit la date 1934 et les noms des fondateurs, Israel Jehuda, Jehoszua, Josef i Zew, les fils de Dawid Grinsztejn.
Une partie des peintures originales, qui avaient été abîmées, repeintes, ont pu être restaurées en 2005. Des informations quant à l’agencement de certaines fresques ont pu être apportées grâce à des photos noir et blanc qui avaient été réalisées en 1940.
Se trouvaient là avant la guerre le marchand de volailles Glickman J., la succursale de l’importateur de harengs (de la rue Rynkowa) Szczeciner I., le magasin de vente de gramophones, disques, montres et bijoux de Szyfryn N., le magasin de Tykulski M. F., la fabrique de vernis et de savons de Wajc Mordko.

Maison de prières du 51 de la rue Targowa
Le lieu est inventorié en 1926 et 1930 (parcelle 176) et existait après la guerre, probablement détruit lors de la construction de l’immeuble numéroté 34 Okrzei actuel. Le bâtiment d’autrefois se trouvait à cheval à l’extrémité de cet immeuble et l’accès au parking privé.
Se trouvaient là avant la guerre l’atelier du tailleur Buksner Natan, le vendeur d’huiles Fajersztein M., la papeterie de Warszawiak I.
Maison de prières du 53 de la rue Targowa
Le lieu est inventorié en 1926 et 1930 (parcelle 177) et existait dans les années 1960.
Le bâtiment n’existe plus.
Avant la guerre habitaient là Berman I – tailleur pour hommes, Horowicz Mieczysław – un capitaine de l’armée polonaise, Ręczajski Andrzej, Szafran A.
Maison de prières du 54 de la rue Targowa
Le bâtiment n’existe plus.
Avant la guerre se trouvaient là l’atelier et magasin de tricots et maroquinerie de Blech Feliks, Nowalski M., la maroquinerie de Nowicka Regina, le marchand de fruits Szaf B., la cantine de Szelwar Hersz, le magasin de boissons Wach Pejsach, l’opticien Waszkiewicz K., le magasin de vente de sous-vêtements et maroquinerie de Wołczyński Kazimierz, la boucherie de Zygmunt Wiktor et le grand marché Bazar Różyckiego, le marché emblématique du quartier de Praga qui existe toujours mais qui a perdu sa spécificité avec l’arrivée des centres commerciaux.
Maison de prières du 57 de la rue Targowa (Brukowa)
Le lieu de culte est inventorié en 1869 (parcelle 391) au nom de Wyszyński Szaja.
Avant la guerre se trouvaient là la pharmacie de Gałecki Mieczysław, le magasin de Plaszewski Kasimierz, l’herboriste Studiborek I., un point de vente de tickets de loterie de Wrocławski M. A l’entrée du 37 de la rue Brukowa (actuelle rue Okrzei) se trouvait le magasin de vente de produits laitiers de Cukierman M et à l’entrée du 38 de la rue Szeroka (actuelle rue Kłopotowskiego) se trouvait le cabinet du docteur Ejzenberg D., le cabinet d’avocat Grosman Marek, la banque populaire de Praga, Ptaszkin Hersz, l’ingénieur Rossman Wiktor, Zylberman Aron, Ejzenberg L.
Salle de prières du 62 de la rue Targowa
L’immeuble existe toujours.
Habitaient là avant la guerre, Bogaty Boim. On trouvait également la pharmacie « Polonia » du docteur Elwicki, le prothésiste dentaire Winnik D. H., un grossiste en vin et miel « Winotex », le marchand de fruits Wittelsohn Rafael.
Maisons de prières des numéros 64 et 66 de la rue Targowa
Le numéro actuel 66 correspond à la parcelle 150a et le numéro 64 correspond à la parcelle 150b, la parcelle originale 150 ayant été divisée en 2 parcelles durant le XIXème siècle.
Une synagogue était précédemment identifiée en 1815 sur la parcelle 150. Elle appartenait à la veuve de Szmul Zbytkower, Judyta Jakubowicz.
Le lieu était composé de 2 pièces au rez de chaussée, une pièce pour les hommes et une autre pour les femmes. Il s’agissait de l’une des plus anciennes synagogues recensées à Praga.
L’un des murs fut abattu afin de pouvoir recevoir une centaine de membres de l’organisation sioniste de Praga. Les juifs qui venaient là faisaient partie de la classe moyenne, ainsi que des marchands aisés. La synagogue était aménagée avec goût avec une arche sainte décorée de jolis rideaux. La salle de prières se trouvait au second étage. Les murs et le plafond étaient peints. Les femmes utilisaient une petite pièce aménagée avec une ouverture en hauteur.
Avant la guerre, au numéro 64 se trouvaient Bekerman Piotr, le bureau de négoce de produits en métal Brun Krzysztof, le carreleur Cembrowski Kazimierz, Cybula Hersz, la pâtisserie de Czerniawski J., Firanka I. J., le studio photos « Foto-Pelagia » de Pacholczyk Emilia, l’atelier de confection de sous-vêtements de Grinberg Judka, le dentiste Markus J., Nejman Chil, un bureau de changes, la sage-femme Pomocna Rozalia, le docteur Rajman P., la société « Roman« , Szpajzman Hersz, Wodner K., une section du comité citoyen d’aide aux chômeurs, une agence de la banque de l’Ouest (Bank Zachodni).
Maison de prières du 14 de la rue Jagiellońska (anciennement Moskiewska)
Le lieu était inventorié en 1910 et 1930 (parcelle 277A) au nom de Goldstein Szyja.
Synagogue ronde du 28 la rue Jagiellońska (et rue Kłopotowski)
Une synagogue en bois existait déjà à cet emplacement dans la seconde moitié du XVIIIème siècle. Elle fut détruite à la fin du même siècle lors de l’insurrection de Kościuszko.
Les fondations de la synagogue existent toujours sous le jardin d’enfants.
> Présentation de la synagogue ronde de Praga.
La synagogue de l’ancien immeuble Bergson de la communauté juive de Praga
Le grand bâtiment aujourd’hui visible est celui de l’ancien centre de la communauté juive du quartier de Praga. Il fut érigé entre 1911 et 1914 d’après des plans des architectes Henryk Stifelman et Stanisław Weiss. Son but était d’accueillir environ 800 enfants répartis entre un orphelinat de 150 places, une école de 500 places pour filles et garçons et une crèche pour une centaine d’enfants âgés entre 2 et 5 ans. Le bâtiment abritait aussi des services sociaux. L’édifice fut construit sur l’emplacement d’un ancien Beth Midrash qui existait depuis 1838 et édifié par Ber Sonnenberg, le fils de Szmul Zbytkower.
Une maison de prières se trouvait dans l’enceinte de l’édifice, au niveau du premier étage, directement accessible depuis l’extérieur.
L’édifice porte le nom de Michał Bergson (1831-1919) qui était l’arrière petit-fils de Szmul Zbytkower. Il fut à l’initiative de l’édification du bâtiment. C’est de cette famille qu’est issu le philosophe Henri Bergson.
Synagogue militaire du 42 de la rue Jagiellońska
La synagogue fut édifiée en 1938 et inaugurée en décembre de la même année en présence du grand rabbin de l’armée polonaise Baruch Steinberg assisté du rabbin Mojżesz Schorr. Il s’agissait d’une construction en bois, comme celle qui se trouvait auparavant à cet emplacement. La synagogue était organisée autour de trois nefs avec 2 rangées de bancs. Elle possédait une bimah.
La synagogue fut démoli par les allemands durant la guerre. Elle était également appelée synagogue de la garnison.
Le Mikveh du 31 la rue Szeroka (actuelle rue Kłopotowskiego)
Le bâtiment, propriété de la communauté juive de Varsovie, abrite aujourd’hui le siège de l’école supérieure WLM Jacek Kuron et le siège de l’organisation de jeunesse judéo-polonaise. Les citernes et le bain existent toujours.
Maison de prières du 11 de la rue Brzeska
Avant la guerre habitaient là Handwol Sz., Mozelman Chaim, Hajnikowski Jan Antoni.
Maison de prières du 7 de la rue Ząbkowska
Avant la guerre se trouvaient là la masseuse Gutsztain G., une succursale des pompes funèbres juives « Wiecsność » (Éternité) dirigée depuis le siège de la rue Grzybowska par le directeur M. Pinkiert.
Maison de prières du 11 de la rue Ząbkowska
La salle de prières établie dans la seconde moitié du XIXème siècle était située dans l’appartement numéro 27 côté cour. Il subsiste des restes de polychromies à dominante orange et bleue. La salle mesurait à l’origine 9,80 x 5 mètres. Un mur de séparation entre les hommes et les femmes avait été érigé avec une ouverture. La fenêtre côté cour donnait très probablement sur la salle des femmes.
L’immeuble a été édifié en 1868-1869 pour le compte de Icek Hersz Jahrman.
Maison de prières du 12 de la rue Ząbkowska
Maison de prières du 19 de la rue Ząbkowska
Maison de prières au 30 de la rue Brukowa
Le lieu était identifié avant 1939 et la salle de prières était appelée Szul fun der chewre mikre . L’immeuble et les bâtiments autour de la cour intérieure étaient essentiellement habités par des juifs.
Avant la guerre se trouvaient là Alsztejn Majer Szlama, Erlich Bernard, la boutique de papeterie de Futerman Abram, la boutique de vente de volailles casher de Najman E., Sztrumpf Manes, le rabbin Zylbersztejn Jakub.
Quartier de Żerań
Synagogue du 35 de la rue Modlińska
La synagogue ne se trouvait pas très loin de l’église en bois św. Jadwigi, dans la campagne de Pelcowizna qui fut incorporée à la ville de Varsovie en 1916. Ce hameau où vivaient une population polonaise et juive plutôt pauvre était éloigné du centre de Praga de 8 kilomètres vers le nord.
Deux classes avaient été mises en place par la communauté juive de Varsovie et qui rassemblaient une soixantaine d’élèves à cette adresse. Il est probable qu’il existait déjà là une maison de prières (parcelle 442) antérieure à la synagogue.
La synagogue a été construite avant 1927 mais on ne dispose pas de date exacte. Sa toiture avait une forme qui rappelait un peu les architectures orientales et était recouvert de métal. C’était l’une des très rares synagogues en bois localisées dans la région autour de Varsovie et les habitations avoisinantes étaient réalisées en bois et dataient essentiellement du XIXème siècle.
La synagogue fut détruite en septembre 1939 durant le siège de Varsovie (incendie). Les habitants juifs ont continué à vivre là jusqu’en 1940 date à laquelle ils ont été envoyés dans le ghetto de Varsovie. Leur condition de vie d’avant guerre, plus que modeste, leur avait laissé penser qu’elles s’amélioreraient grandement en étant transférés du côté rive gauche de Varsovie.