Un film événement très attendu en Pologne.Il s’agit d’une reconstitution animée 3D en images de synthèse d’une exceptionnelle qualité sur le thème de la Varsovie d’avant-guerre. |
La seconde partie s’annonce un peu décousue, je cherche le fil conducteur. De la place Dąbrowski on se retrouve à la place Tłomackie avec un grand bâtiment que les non connaisseurs auront du mal à identifier dans un premier temps si ce n’est par l’un des chandelier à cinq branches qui ornaient l’entrée de la grande synagogue. De là, je m’attends à remonter vers le nord, à arriver devant l’arsenal, j’espère découvrir l’imposant immeuble du passage Simons puis remonter la rue Nalewki, le cœur de la Varsovie juive qui concentrait la plus forte animation de la capitale… Non. La caméra revient au milieu du jardin de Saxe et se faufile entre les arbres, j’aperçois au loin des colonnes du palais de Saxe … Un jeu d’ombres révèle devant mes yeux les colonnes du palais, et… on repart… Comment ça on repart ? Et le palais de Saxe ? Une vue aérienne se dessine, je reconnais la diagonale caractéristique de la rue Twarda aujourd’hui amputée par l’axe nord-sud Jean-Paul II. Encore un saut d’hirondelle un peu plus au nord qui nous amène au dessus de l’église Karol Boromeusz au bout de la rue Chłodna, d’où nous nous envolons vers l’est, un peu trop en altitude, au dessus de la caserne des pompiers, des halles Mirowski, de la halle marchande Gościnny Dwór, de la place Żelazna brama… La promenade aurait été tellement plus belle vue de la route avec la configuration disparue devant les halles Mirowski, le palais Lubomirski dans sa position initiale, l’étonnante halle de la rue Rynkowa et tout ce quartier disparu… Et le film termine avec une promenade en statique. L’avenue s’est figée, seule la caméra zigzague entre les tramways fixes, parmi des gens, des voitures, des bus. |
J’aurai tellement aimé retrouver la place Grybowski, emprunter la rue Próźna et déboucher à Marszałkowska et aussi beaucoup d’autres lieux emblématiques disparus. Si je me retrouve facilement au gré de la topologie de la Varsovie d’avant-guerre que j’ai appris à assimiler avec les plans d’autrefois et les vieilles cartes postales, je pense que les voyageurs varsoviens d’un instant seront un peu perdus, déboussolés, tant bien même quelques indications écrites seront présentées à l’écran. Par moments, il manque des vues en transparence entre les images d’antan et celles d’aujourd’hui, il manque un guide, il manque une mise en scène dans le voyage. A l’issue du visionnage de ce film, une curieuse impression s’empare de moi, la même que je peux avoir lorsque je suis plongé dans un rêve et que la sonnerie brutale du réveil vient me surprendre. Pourquoi un si impressionnant travail de 3 années de reconstitution historique de grande qualité artistique et technique, pour un film qui ne dure que 20 minutes ? Avec Warszawa 1935, j’ai été transporté dans une ville magnifique, insoupçonnée, mais je reste sur ma faim. J’attends donc, j’espère donc une version 2D nettement plus longue et qui saura me prendre par la main pour déambuler à travers tous ces coins de ville reconstitués mais que je n’ai vus que de trop loin et de trop haut. Autant avec les dix premières minutes j’ai été subjugué, avec les dix suivantes j’ai l’impression d’avoir vu la bande annonce du prochain film. Tout de même un grand bravo à l’équipe pour cette magnifique réalisation. Alors ? A quand la suite ? » Aller sur le site Web de Warszawa 1935 |