Présentation du camp de travail de Jaworzno/Neu-Dachs

Jaworzno (Nom allemand: Neu-Dachs)  
Śląskie – (Voïvodie de Silésie) 
Adresse: ul. Karola Darwina (environ forêt) 
(DMS) Latitude: 50°12’48.55″N – Longitude: 19°14’23.12″E
(DD)  Latitude: 50.21348611 – Longitude: 19.23975555

Histoire:
Le camp de travail de Neu-Dachs fut édifié en juin 1943 comme sous-camp du camp d’Auschwitz-Birkenau. Il était aussi appelé SS-Lager Dachsgrube. Environ 3500 prisonniers ont principalement travaillé dans les mines de charbon et pour la firme énergétique Energieversorgung Oberschlesien Aktiengesellschaft AG, société appartenant à Albert Speer. Les juifs représentaient 80% des détenus, originaires de nombreux pays européens, ainsi que des polonais, des allemands et des prisonniers de guerre russes. Le camp était sous les ordres de Bruno Pfütze Le camp a été liquidé en janvier 1945 devant l’avancée de l’Armée rouge. Les prisonniers ont été dirigés vers le camp de concentration de Gross Rosen en rejoignant la marche de la mort à laquelle ont participé les prisonniers de nombreux sous-camps de Haute Silésie (Gleiwitz, Blechhammer…) Le camp de Jaworzno fut utilisé après la guerre par le NKVD comme camp d’internement pour des prisonniers de guerre allemands, des civils allemands de Silésie y compris femmes et enfants, des opposants polonais et des anti-communistes. Un chiffre non officiel fait état de presque 7000 victimes. Également des prisonniers ukrainiens et des civils de la communauté ukrainienne Łemko de Galicie. Le camp servit ensuite jusqu’au milieu des années 1950 pour l’internement de prisonniers politiques polonais et pour adolescents. Année de la visite: 2011
Remarques:
Il n’existe plus de traces du camp. Plusieurs monuments ont été érigés, un premier édifié en 1967 à la mémoire de 42 prisonniers tués par les nazis, un autre situé dans la forêt où se trouvait le camp, à la mémoire des nombreux prisonniers allemands, polonais et ukrainiens victimes du communisme après la guerre et inauguré en 1998. Un autre monument plus récent, situé non loin du premier a été érigé à la mémoire des prisonniers politiques disparus. Autres liens à découvrir pour le site de Jaworzno :   Cimetière   Synagogue

Visiter le site Web de la ville de Jaworzno

Salomon Morel

Salomon Morel
Salomon Morel – 1945
En février 1949 Salomon Morel fut nommé commandant du camp de travail de Jaworzno.

Après 1956, il supervisa plusieurs structures pénitentiaires en région de Silésie. Il entama des études de droit en 1958 à l’université de Wrocław.
Il poursuivit son activité au sein de l’administration pénitentiaire et fut promu colonel au sein du Ministère de la Sécurité Publique (MBP – Ministerstwo Bezpieczeństwa Publicznego) et il se retrouva à la tête de la prison de Katowice en 1968. En 1964 il soutint un mémoire sur le travail des prisonniers et sa valeur. Il fut décoré de l’Ordre Polonia Restitua par le pouvoir communiste en place. Des investigations furent déclenchées en 1990 sur le passé de Morel, notamment ses agissements dans le camp de Zgoda qu’il avait dirigé en 1945.
Morel fut appointé au commandement du camp de travail Zgoda à Świętochłowice en région de Silésie, qui fut établi par le NKVD dès l’arrivée de l’armée rouge en Pologne. En février 1945, le camp fut dirigé par les services secrets polonais communistes (UB – Urząd Bezpieczeństwa). Les prisonniers étaient essentiellement constitués de silésiens et de civils allemands, également de familles avec enfants. Les estimations évaluent à 2000 le nombre de victimes, par mauvais traitement et tortures. Salomon Morel s’illustra personnellement par divers traitements inhumains.

Salomon Morel était né en 1919 dans une famille juive de la région de Lublin, dans le village de Garbów. Il travailla avec ses trois frères à la boulangerie de son père, mais les difficultés économiques de l’affaire l’amenèrent à rejoindre un oncle à Łódź où il travailla comme commercial. Il revint au village au déclenchement de la guerre. Selon la version de Morel, il se cacha durant la guerre avec son frère Izaak un couple de polonais, Józef et Zofia Tkaczyk, qui furent honoré du titre de Juste parmi les Nations en 1982. Ils vécurent cachés jusqu’au printemps 1943. Après enquête de l’Institut de la Mémoire Nationale(IPN – Instytut Pamięci Narodowej), Morel, son frère Izaak et des amis auraient organisé une bande criminelle qui agissait dans la région en commettant des vols. Lors d’une de leurs sorties, le groupe aurait été capturé par la résistance polonaise. Salomon rejeta toute la responsabilité sur son frère aîné et évita une condamnation. Il intégra un groupe de résistants (Armia Ludowa) au printemps 1943 à Parczew. Son frère Izaak mourut la même année. Son frère Józef mourut en tentant de passer la frontière russe. Il agit comme guide pour des représentants du Conseil National d’Etat en les faisant passer à travers la fôret de Parczew et le fleuve Bug. A l’été 1944, il organisa une milice citoyenne à Lublin. Par la suite, il fut nommé chef de la prison de Lublin où étaient internés des soldats de l’Armée de l’intérieur (AK – Armia Krajowa). En mars 1945, il fut appointé commandant du camp de Zgoda à Świętochłowice. Après la fermeture de ce camp, il fut successivement nommé chef des camps de Opole, de Katowice, de Raciborz et de Jaworzno.

C’est en 1990 que la Commission pour les Investigations de Crimes contre la Nation Polonaise furet déclenchées contre Salomon Morel qui vivait alors à Katowice. Morel émigra en Israël en 1992. En 1998, une demande d’extradition fut transmise en Israël mais elle fut rejetée au motif de prescription de crimes de guerre. Une nouvelle demande fut apportée en 2004 sous de nouvelles accusations de crimes communistes à l’encontre de la population, notamment ses actions à l’encontre des prisonniers, sur la base de témoignages de 58 anciens prisonniers du camp. La demande fut de nouveau rejetée en 2005. Salomon Morel mourut à Tel Aviv en 2007.