Dès le milieu de l’année 1944, l’offensive de l’Armée rouge contre les armées du Reich est lancée vers l’ouest. Face à cette avancée, les allemands décident de procéder à l’évacuation des prisonniers des camps d’Auschwitz et de 27 sous-camps rattachés. Entre le 17 et le 21 janvier 1945, c’est pas moins de 56 000 prisonniers qui s’élancent en colonne sur les routes de Silésie en direction de l’ouest, vers l’Allemagne. Cette marché forcée empruntera deux routes différentes mais pas très éloignées à travers la Haute-Silésie. Un premier mouvement s’effectue en direction de Wodzisław Śląski (Loslau) sur une distance d’environ 65 kilomètres. Le second tracé s’élancera en direction de Gliwice (Gleiwitz) puis Prudnik (Neustadt) pour une partie des prisonniers; un parcours plus long.
> Route 1 – Auschwitz – Wodzisław Śląski (cliquer pour découvrir les étapes, les monuments)
> Route 2 – Auschwitz – Gleiwitz (à venir)
Le pacte Molotov-Ribbentrop signé durant l’été 1939 avait enterriné le partage de la Pologne lorsque l’Allemagne nazie avait envahi la terre slave le 1 septembre 1939 puis lorsque les communistes russes, alors alliés des nazis, avaient envahi à leur tour la Pologne orientale le 17 septembre 1939. Pendant l’année qui suivit, dans la partie orientale sous contrôle russe, on assista à la déportation de centaines de milliers de polonais vers la Sibérie, l’Oural et le Kazakhstan. Parmi eux se trouvaient un peu moins de 10% de juifs. Ces déportations s’effectuèrent en trains à bestiaux et on dénombra des morts par dizaines de milliers.
« La première phase de déportation commença le 10 février 1940. Elle concerna les fonctionnaires de l’Etat et de ses administrations, et les agriculteurs avec leurs familles. 220 000 personnes furent déportées vers le nord de la Russie européenne.
La deuxième phase eut lieu le 13 avril 1940. Elle toucha les riches propriétaires terriens, les administrateurs de domaines, la population frontalière, les familles de militaires, les policiers, … 320 000 personnes, surtout des femmes et des enfants, furent ainsi déportés au Kazakhstan.
La troisième phase de déportation fut opérée à la fin du mois de juin et au début du mois de juillet 1940. Elle concerna la population qui s’était réfugiée sur les territoires orientaux de la Pologne en septembre 1939… 240 000 personnes furent alors déportées.
La quatrième phase eut lieu une année après la troisième, c’est-à-dire au mois de juin 1941. Elle toucha les techniciens supérieurs, les ouvriers qualifiés, les cheminots et leurs familles… Quelque 300 000 personnes furent touchées par cette dernière phase de déportation.» Source: La Pologne et les polonais dans la tourmente de la seconde guerre mondiale. p35-36. Edmond Gogolewski.
Effectuée en plein hiver, la première déportation fut particulièrement meurtrière.
Ces déportations furent organisées par la police secrète soviétique, le NKVD. De par les distances traversées, les déportations pouvaient durer entre 3 et 6 semaines.
Entre 1944 et 1945, de nouvelles déportations intervinrent et cette fois-là, ce furent de nombreux résistants et chefs de l’Armia Krajowa (L’Armée de résistance intérieure) qui furent déportés.
S’il est difficile d’avancer des chiffres avec précision, c’est au minimum plus d’un million de personnes qui ont été déportées depuis la Pologne, soit plus de 900 000 polonais et plus de 100 000 juifs selon Tadeusz Piotrowski.
Une stèle musulmane est également visible dans le monument parmi les croix. La Pologne abritait et abrite toujours une communauté musulmane d’origine tatar, qui se chiffre aujourd’hui entre 5000 et 6000 personnes.