La synagogue de Praga en 1840-1841 vue depuis la rive gauche de la Vistule à Varsovie – Photo Daguerréotype de Moritz Scholtz
La synagogue a été édifiée en 1836 d’après un projet architectural de Józef Lesser et financée par Berek (Ber) Szmulowicz Sonnenberg (même famille que le philosophe Henri Bergson), la synagogue de forme circulaire avait été bâtie dans un style classique et comportait une galerie pour les femmes dont l’entrée était séparée. Elle était dédiée à la communauté juive du quartier de Praga (rive droite).
Dévastée pendant la guerre puis incendiée, elle fût enregistrée au registre des monuments en 1949, cependant, par manque de fonds dans cette difficile période de reconstruction, et dans un état avancé de dégradation et de pillage, elle fut démolie au début des années 1960.
Dans le cadre de la loi sur la restitution des biens juifs, la communauté juive de Varsovie a reçu une compensation pour le terrain qui est devenu propriété de la ville. Un projet de reconstruction de la synagogue était dans l’air mais semble rester à l’état de projet. Les fondations de la synagogue existent toujours sous le jardin d’enfants qui se trouve aujourd’hui à cet endroit.
Aron-Kodesh de la synagogue de Zelwa – Source Institut des arts de l’académie polonaise des sciences (Cliquer pour agrandir)
La magnifique Arche sainte – Aron kodesh (Aron ha-kodesz) de la synagogue de Zelwa (Biélorussie) sculptée dans le bois. Edifiée au XVIIIème siècle, la synagogue a été détruite durant la guerre et la communauté juive décimée.
L’Arche Sainte est le nom donné par les juifs ashkénazes à cet espace sacré de la synagogue où sont entreposés les rouleaux sacrés de la Torah. Les juifs séfarades lui donne le nom de Temple.
L’Arche Sainte est toujours positionnée à l’est dans la synagogue de telle manière que les fidèles soient tournés vers Jérusalem lors des offices. Elle rappelle, selon la tradition juive, l’Arche d’alliance relatée dans le livre de l’exode puis entreposée dans le Saint des Saints dans le second temple à Jérusalem. Souvent, sa forme rappelle un temple avec les colonnes de part et d’autre, elle est généralement surélevée.
Les rouleaux de la Torah sont protégés par un rideau appelé parokhet qui rappelle le rideau qui séparait le Saint des Saints du reste du temple. C’est ce rideau dont il est fait mention dans les évangiles lors de la mort du Christ dans la tradition chrétienne « Les cieux s’ouvrirent et le rideau du temple se déchira ».
Dans les synagogues d’Europe centrale, les Arches Saintes étaient richement ornées et surmontées du décalogue. Elles étaient généralement réalisées en dur dans les synagogues en pierres et en briques, et en bois dans les synagogues à architecture bois. Celle de Zelwa était sculptée dans le bois alors que la synagogue était en dur.
En Pologne, avant la guerre, on dénombrait environ 200 synagogues en bois, certaines très anciennes. L’une des plus grandes se trouvait à Zabłudów, une commune située au sud de Białystok. Elle ont toutes été détruites par les allemands durant la guerre.
La photo est tirée du livre « Un monde perdu – les juifs polonais » qui présente une grande collection de photos réalisées entre 1918 et 1939.
Reçu cette semaine le catalogue Danzig 1939: Treasures of a destroyed community édité en 1980 par le musée Juif de New York à l’occasion de l’exposition présentant une partie du trésor de la grande synagogue de Danzig. Cette collection était constituée de plus de 300 objets dont une bonne moitié étaient présentés lors de cette exposition. Une partie de ces objets exposés au public provenaient de la collection privée de Lesser Gieldzinski *, une autre partie provenant de la grande synagogue de Danzig et anciennement des synagogues de Danzig-Breitgasse, Mattenbuden, Langfuhr et Schottland; et d’autres objets provenant de personnes privées. La plupart des objets présentés dataient du XVIIIème et XIXème siècle et pour certains du XVIIème siècle.
L’ensemble de cette collection possède une localisation géographique bien définie qui permet d’étudier de manière précise l’art cultuel et les coutumes juives de la région ainsi que les technicités artistiques des artisans chrétiens locaux qui réalisèrent de nombreuses œuvres en s’appropriant les thèmes et les formes de l’art juif contemporain. Seul un artiste juif a pu être identifié parmi ces artisans de Danzig, il s’agit d’un certain Salom Italia, un graveur juif d’origine italienne ayant vécu durant la première moitié du XVIIème siècle. Du fait que les juifs étaient exclus de la guilde des artisans chrétiens, c’est à ces derniers que revenait la réalisation de ces pièces (Gerhard Hintz, un artisan chrétien fut exclu de la guilde en 1702 pour avoir employé des artisans juifs).
Durant ses visites dans les villes de Pologne, Wojciech Wilczyk en a profité pour saisir sur pellicule les tags et inscriptions antisémites visibles sur de nombreux murs qu’il présente dans le cadre de cette exposition. Si certaines inscriptions sont carrément antisémites, beaucoup d’autres illustrent les invectives et injures proférées entre certains supporters de clubs de football envers l’équipe adverse, « juif » étant devenu l’injure et la caricature ultime pour attaquer l’adversaire, notamment auprès de hooligans de Łódź, de Cracovie ou de Varsovie. Il s’agit là d’un phénomène pas nouveau, apparu depuis la chute du communisme, et déjà présent chez certains supporters d’autres équipes de championnats européens comme cela est arrivé aux Pays-Bas, en Angleterre, en Italie.
Exposition Wojciech Wilczyk au musée de l’Histoire des Juifs polonais
A la découverte de l’histoire de la synagogue de Gwoździec
Bien qu’elle avait été érigée dans une localité située aujourd’hui en Ukraine, dans l’actuelle région de Podolie, la synagogue de la communauté juive de Gwoździec se trouvait dans la partie sud orientale de l’Union polono-lituanienne qui réunissait le Royaume de Pologne et le Grand Duché de Lituanie.
Le journal Über Land und Meer, sous-titré Allgemeine Illustrirte Zeitung, était un illustré édité à Stuttgart entre 1858 et 1923. Über Land und Meer – Synagogue – Leobschütz – Glubczyce
En première page du journal daté de 1865, un article sur la nouvelle synagogue de Leobschütz aujourd’hui Głubczyce en voïvodie de Opole. Cette magnifique synagogue de style mauresque fut édifiée en 1865 sous la houlette de l’architecte Knoebel. Elle fut incendiée durant les événements de la nuit de cristal en 1938 et détruite par la suite. Fait rare pour être souligné, elle était voisine d’une cinquantaine de mètres de la grande église de la Sainte Vierge Marie.
Présentation de la synagogue et du cimetière juif de Głubczyce sur Shabbat Goy.