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Un cimetière qui a survécu aux dévastations de l’histoire pour une petite communauté juive toujours vivante.
Traces juives en Pologne
Dans le cadre de l’exposition W sercu Kraju (au cœur du Pays) qui se tient au Pavillon Emilie Plater et qui présente une collection du Musée d’Art Moderne de Varsovie, est visible le triptyque vidéo de l’artiste israélienne Yael Bartana.
Cette création diffusée sous le titre And Europe will be stunned se compose de 3 courts métrages qui ont été réalisés en Pologne…
S’il est une tradition sortie de je ne sais où que je supporte mal, et pour tout dire que je ne supporte pas du tout, c’est bien celle d’accrocher dans l’entrée de la maison un petit tableau représentant un juif en train de compter ses sous au dessus d’une bourse bien garnie.
N’importe quel visiteur en Pologne apercevra au détour d’une vitrine ce genre de tableau, et plus récemment, des petites figurines, toujours représentant un juif avec une pièce, généralement un groszy, c’est à dire un quart de centime d’euros (quatre fois rien).

Si pendant longtemps, le commerce de l’argent, l’usure, était dévolu aux juifs qui prêtaient et récoltaient les taxes auprès du petit peuple pour le compte de la noblesse polonaise, aujourd’hui, cette représentation est pour moi lourde de sens au regard de l’histoire et des stéréotypes qui perdurent, et pas qu’en Pologne pour tout dire.
S’il est des traditions dans lesquelles nous puisons notre richesse, il en est d’autres dans lesquelles on perd nos valeurs.

Dans le cimetière juif de Kock en voïvodie de Lublin, on peut aperçevoir de curieuses pierres tombales rondes…
Ces formes inédites de pierres tombales juives ne répondaient pas à des considérations édictées par l’art funéraire juif mais aux besoins de certains polonais en manque d’outillages après la guerre.
Si énormément de pierres tombales ont terminé leur vie dans des murs, des fondations, des terrassements durant la guerre, lorsque les cimetières étaient dévastés ou démantelés par l’occupant nazi, beaucoup d’autres ont connu une seconde vie surprenante au fond d’une grange ou d’un atelier, comme meules à aiguiser.
Avec le temps, les mentalités ont évoluées et des familles qui ont hérité d’un bien familial se séparent de ces encombrants outils qui retournent là où est leur place, au cimetière juif.

Aleksandra, alias Bobe Majse, l’auteur de la photo du haut, anime un blog (pl) sur l’héritage juif en Pologne, notamment à Cracovie.
Le livre recueil de photographies Usage quotidien de pierres tombales juives / Macewy codziennego użytku de Łukasz Baksik.
La Fondation du Musée Errant du Juif non-peint a rassemblé un fonds de plus de 10 000 journaux polonais et étrangers datant du XIXème siècle dans lesquels de superbes illustrations, réalisées par la technique de la gravure sur bois, mettent en scène des personnages de tous horizons, origines et cultures, notamment des illustrations de juifs, soit imaginées par leur auteur, soit reproduits à partir de personnages réels.
L’Imaginaire et le Réel, tel est le thème de l’exposition présentée par Paweł Szapiro, au foyer du Théâtre juif de Varsovie durant le Festival Singer de la culture juive.
Sont exposées de nombreuses gravures de personnalités juives, acteurs, hommes d’affaires, philanthropes, artistes, médecins, religieux, écrivains, éditeurs, etc, qui étaient alors choisis par rapport à leur assimilation dans la société polonaise, leur émancipation ou leur appartenance à un judaïsme réformé.

Le site du Musée Errant du Juif non-peint.
Un extrait du catalogue de l’exposition.
Adresse : Place Grzybowski 12/16. Varsovie.