Shelomo Selinger, le sculpteur témoin

Une interview de Shelomo Selinger par Samuel Muller

Né en Pologne en 1928 à Szczakowa (aujourd’hui un quartier de Jaworzno en Silésie), Shelomo se retrouve enfermé dans le ghetto de Chrzanów avec son père durant la guerre. Il sera ensuite déporté en Allemagne et connaîtra 9 camps et 2 marches de la mort. Il sera sauvé in extremis à Teresin (Theresienstadt) par un médecin officier russe.
C’est après la guerre, en Israël qui découvrira la sculpture.

Shelomo Selinger a réalisé le monument qui trône à l’entrée de l’ancien camp d’internement de Drancy.
La sculpture étant devenue pour lui un espace de liberté, il puise son inspiration dans la vie, l’amour, la liberté, les scènes bibliques et la mythologie grecque qu’il retranscrit dans le granit et le bois.

» Visionner l’interview de Shelomo Selinger par Samuel Muller (cliquer sur la photo ci-dessous).

Shelomo Selinger dans son atelier à Paris - © Samuel Muller
Shelomo Selinger dans son atelier à Paris – © Samuel Muller

« Soyez vigilant car l’être humain peut être extraordinaire et peut être cruel et inhumain.
Je crois à l’homme et j’ai des preuves que l’homme est possible… restez humain, soyez humain ! »
– Shelomo Selinger –

Photos rares de Nalewki en 1934

Le quartier juif sous l’objectif de Willem van de Poll

C’est en 1934 que le photo reporter hollandais Willem van de Poll (1895-1970) voyagea en Pologne pour le compte d’une agence de presse et saisit sur les plaques de verres 9 x 12 cm de son appareil Contessa-Nettel des scènes de vie à Varsovie, à Łowicz et à Vilnius.

Croisement des rues Nalewki et Franciszkańska en 1934  © Willem van de Poll (Cliquer pour agrandir)
Croisement des rues Nalewki et Franciszkańska en 1934 © Willem van de Poll (Cliquer pour agrandir)

La Maison des rencontres avec l’Histoire de la rue Karowa à Varsovie (Dom Spotkań z Historią) présente une exposition du grand photographe néerlandais du 24 janvier 2014 au 06 avril 2014.

150 magnifiques clichés sont exposés et qui retracent ses déplacements et rencontres notamment avec des grands personnages de la vie publique polonaise, des photos prises dans les rues de Vilnius, à la frontière polono-soviétique, à Varsovie au grand théâtre, à travers les rues…

Plusieurs photographies saisies en plein quartier juif vers le croisement des rues Nalewki, Franciszkańska et Gęsia présentent des vues rares de la vie juive d’avant guerre.
Le diaporama ci-dessous présente ces photographies signées Willem van de Poll

Willem van de Poll - Autoportrait
Willem van de Poll – Autoportrait

A Nalewki, les canards sont toujours là…

L’ombre de la rue juive plane toujours

Nalewki, c’était là où battait le cœur de la vie juive, une rue à part dont la pulsation résonnait dans toute la capitale.
Nalewki comme on appelait alors tout cet endroit, c’était le quartier juif de Muranów, ou le quartier nord comme on disait aussi. La rue Nalewki n’existe plus, elle a été broyée par la déferlante noire et vert de gris.

La rue Nalewki - Nalewki street
Axe de l’ancienne rue Nalewki, à Varsovie, un matin d’hiver – © www.shabbat-goy.com

Nalewki, c’était une belle rue, avec de beaux immeubles, de belles façades, de belles devantures, et, à chaque porte cochère, une arrière-cour qui communiquait avec d’autres arrière-cours, un labyrinthe d’arrière-cours où grouillait une vie intense et d’où s’élevait une langue porteuse de vie et de lendemains, le yiddish.
A Nalewki se concentraient plus de 700 commerces, boutiques et ateliers, c’est à dire encore plus que sur la majestueuse avenue Marszałkowska, ces superbes Champs-Elysées de Varsovie, eux aussi broyés dans la tourmente.
Le quartier a été reconstruit après la guerre et la rue Nalewki s’est évanouie pour laisser place aujourd’hui à la grande avenue du Général Anders qui ne suit pas tout à fait le tracé d’antan.

Ce samedi matin, aux abords du parc Krasiński, à proximité de l’ancien emplacement où s’élevait l’une des nombreuses portes du ghetto, des canards se réchauffent au soleil.
Peut-être qu’avant la guerre, certainement même, d’autres palmipèdes se réchauffaient ainsi par une matinée d’hiver en regardant passer des charrettes débordant de marchandises, des dames emmitouflées dans de longs manteaux et fichus et des gamins qui courraient en criant.
Mais autrefois, le samedi, dans la rue Nalewki, c’était le calme qui régnait.
Seuls des tramways brinquebalants et des silhouettes noires en caftan traversaient la rue, car autrefois dans la rue Nalewki, le samedi, c’était Shabbat…

© www.shabbat-goy.com – Photo prise dans l’axe de l’ancienne rue Nalewki.
» Découvrir la rue Nalewki sur Shabbat Goy.

Wojciech Kilar, une vie en musique

Disparition du compositeur de la musique du film Le Pianiste

Wojciech Kilar est né en 1932 à Lwów alors ville polonaise (aujourd’hui Lviv en Ukraine) d’un père médecin et d’une mère actrice de théâtre.
Enfant il s’initie au piano et développera son talent à l’académie de musique de Rzeszów après la guerre, à l’école nationale de musique de Cracovie et à l’école supérieure de musique de Katowice dès 1948 jusqu’en 1955.
Il poursuit des études de musique à Paris avec Nadia Boulanger et il obtiendra le prix éponyme à Boston en 1960.
Dès le début de sa carrière, il puise son inspiration auprès des compositeurs russes comme Prokofiev, Chostakovitch, Stravinsky et également le compositeur hongrois Bartok.

Wojciech Kilar © Cezary Piwowarski
Wojciech Kilar
© Cezary Piwowarski

Durant les années 1960 il s’oriente avec son compatriote Krzysztof Penderecki vers la musique contemporaine et sera considéré comme l’un des représentants de la musique d’avant-garde. Dans les années 1970 son inspiration s’exprime notamment dans la composition de pièces religieuses.
Mais c’est dès le milieu des années 1960 qu’il exprime son talent comme compositeur de musique de films. Ce n’est pas moins de 140 accompagnements musicaux qu’il composera dont certains restés célèbres comme la musique du film Le pianiste de Roman Polański consacrée César de la meilleure musique de film en 2002 (écouter le thème de la musique), Pan Tadeusz d’Andrzej Wajda (écouter le thème de la musique), Portrait de femme de Jane Campion (écouter le thème de la musique), Dracula de Francis Ford Coppola (écouter le thème de la musique), Korczak d’Andrzej Wajda… Il mettra en musique de très nombreux films des metteurs en scène polonais Krzysztof Zanussi, Krzysztof Kieślowski, Kazimierz Kutz, Roman Polański, mais également Gérard Oury, Philippe Lioret
Wojciech Kilar s’est éteint à l’âge de 81 ans à Katowice en Silésie où il s’était installé depuis le début des années 60, une région très chère à son cœur où il avait fait l’essentiel de son apprentissage de musicien.

» Découvrir le site web de Wojciech Kilar (pl,en).

Les synagogues, le Mikveh et le cimetière juif de Rozwadów

Chronique d’un Shtetl disparu

Rozwadów est aujourd’hui un quartier de la ville de Stalowa Wola située à une soixantaine de kilomètres au nord de Rzeszów, la capitale de la région de Basses-Carpathes.
Stalowa Wola est une ville nouvelle industrielle qui a été créée en 1937 après la découverte d’un gisement de soufre, mais la ville s’est essentiellement développée durant l’ère communiste après la guerre. Auparavant, Rozwadów était un centre très actif de la vie juive dans cette région…

» Les synagogues de Rozwadów.
» Le cimetière juif de Rozwadów.

Synagogue - Rozwadów

Le monde englouti

La mémoire juive de l’est…

C’est bientôt la fin de l’année 2013 et je tenais à remercier tous les visiteurs qui m’ont accordé un peu de leur temps pour visiter les pages de ce site.
Je m’efforcerai de faire au mieux pour continuer la mise en ligne des sites déjà visités et qui restent en souffrance (une bonne soixantaine encore…)

Le cimetière juif de Otwock au sud-est de Varsovie
Le cimetière juif de Otwock au sud-est de Varsovie (Cliquer pour agrandir)

Le thème de ce site étant les traces et l’héritage juif en Pologne, je voulais vous faire de nouveau partager ces quelques lignes extraites du livre de Françoise Milewski, Un livre du souvenir :

« Chercher une mémoire en Pologne m’a fait prendre conscience d’une ambivalence. Si la mémoire des juifs n’est plus à l’est mais à l’ouest, la mémoire juive est en partie à l’est. Que la mémoire soit dispersée est une banalité. Qu’elle passe aussi par la Pologne, même si le monde juif y fit englouti, fut pour moi une perception nouvelle. J’avais longtemps pensé, par principe, qu’il n’y avait rien à trouver, donc à chercher, du côté du monde englouti. C’était à tort. Seuls ceux qui ont décidé qu’il n’y avait rien à voir ne verront effectivement rien. »

C’est parmi les stèles du cimetière juif d’Otwock non loin de Varsovie que Françoise Milewski a retrouvé la tombe de son grand-père disparu.

Décorations Judaica

Créations en métal

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