Présentation du cimetière juif de Izbica

Izbica (Nom yiddish: Izbitza)  
Lubelskie – (Voïvodie de Lublin) 
Adresse: ul. Fabryczna 
(DMS) Latitude: 50°53’41.54″N – Longitude: 23° 9’35.18″E
(DD)  Latitude: 50.89487222 – Longitude: 23.15977222
 Nombre de tombes: inférieur à 5
Histoire:
La plus ancienne présence de juifs à Izbica remonte à la seconde moitié du XVIIIème siècle. Initialement présents dans les environs et dans le village voisin de Tarnogóra, les juifs firent face à l’hostilité des chrétiens au prétexte de leur concurrence commerciale. Leur installation fut donc confinée à Izbica, situé à quelques kilomètres de Tarnogóra. De fait, Izbica était au départ habité uniquement par des juifs.
Ils fondèrent leur communauté et exercèrent comme marchands et artisans.
Durant le XIXème siècle, le Tsadik Józef Leiner vint s’installer à Izbica et une communauté hassidique se développa, son fils lui succéda.
La population se développa durant tout le XIXème siècle, passant de 407 habitants en 1827 à 3019 habitants en 1897. Izbica était alors une bourgade juive à plus de 95% et ne possédait aucune église chrétienne, de fait, on appelait Izbica la capitale juive de la région de Lublin. Il s’agissait d’un véritable shtetl quasiment orthodoxe où vivaient également 200 chrétiens. Dans leur très grande majorité, les juifs de Izbica étaient pauvres et vivaient dans des conditions très sommaires, seuls quelques juifs plus aisés possédaient des maisons de briques.
Dès l’indépendance de la Pologne retrouvée en 1919, la population augmenta et passa à 3085 juifs en 1921, soit 92% de la population totale.
Durant l’entre-deux guerres, le rabbin Cwi Rabinowicz, en provenance de Przysucha installa une nouvelle dynastie hassidique. De nombreuses structures associatives, culturelles se développèrent. L’aide sociale était également financée avec des fonds en provenance d’anciens habitants de Izbica installés aux États-Unis. Les mouvements politiques juifs étaient aussi présents comme dans toute la Pologne à cette époque.

A l’entrée en guerre, Izbica comptait un peu plus de 5000 juifs, soit 85% de la population. Un petit nombre s’enfuirent lors de la retraite russe. Les juifs subirent d’importantes persécutions. Ils furent notamment employés comme main d’œuvre pour la construction de l’aérodrome de Zamość. Kurt Engels qui avait été nommé chef de la Gestapo à Izbica se montra particulièrement cruel. En 1941, un ghetto fut établi. De nombreux juifs en provenance d’autres villes et d’autres pays européens (Tchécoslovaquie, Allemagne, Autriche) passèrent par le ghetto d’Izbica qui devint un ghetto de transit d’où les juifs étaient déportés ensuite vers leur destination finale vers les camps d’extermination de Bełżec et de Sobibór.
Durant le printemps 1942, entre 12 000 et 14 000 juifs furent déportés vers le ghetto d’Izbica. Déguisé en garde, Jan Karski visita le ghetto d’Izbica d’où il rapporta un long témoignage écrit.
Les grandes déportations intervinrent dès octobre 1942 et une partie du ghetto fut liquidé en novembre. Plusieurs milliers d’entre-eux furent exécutés dans le cimetière. 200 juifs restèrent confinés dans le ghetto qui fut liquidé lors de leur déportation vers Sobibór en avril 1943.

La famille polonaise Błaszczyk cacha un juif dès la grande déportation de 1942. Une douzaine de juifs survécurent à la guerre.

Le cimetière a été établi durant la seconde moitié du XVIIIème siècle. La dernière inhumation est intervenue en 1942. Durant les exécutions de masse intervenues à la fin de l’année 1942, environ 4500 juifs furent exécutés dans le cimetière. Il a été dévasté durant la guerre. Les pierres tombales ont été démantelées et utilisées comme matériaux de construction. Les populations polonaises des environs participèrent également au démantèlement et à la récupérations des pierres tombales.

Le cimetière a été nettoyé en 1995 par la famille Leiner. Il est depuis régulièrement entretenu par la commune.
En 2006, un petit bâtiment qui était l’ancienne prison de la Gestapo et qui avait été édifié avec des pierres tombales du cimetière juif a été démantelé et tous les morceaux de pierres récupérés ont servi à habiller les murs du Ohel du tsadik Józef Leiner. La même année, un mémorial financé par l’ambassade d’Allemagne et par la Fondation pour la Préservation du patrimoine juif a été érigé à la mémoire des juifs assassinés de Izbica.

Année de la visite: 2013
Remarques:
De passage dans la région, je visite le cimetière sous la neige. Je ne peux pas observer les 2-3 pierres tombales qui restent dans le cimetière ainsi que l’autre mémorial.
Dans le Ohel, des Kvitlehk attestent du passage de visiteurs qui viennent se recueillir.
Le démantèlement de l’ancienne prison de la Gestapo et la récupération des pierres tombales.
Des traces de polychromies subsistent sur certaines pierres tombales qui habillent le Ohel.
La grande stèle mémorial de marbre noir est érigée à l’entrée du cimetière lorsque l’on monte à pied par la route.
Il est difficile d’imaginer en traversant la bourgade que vivaient ici essentiellement des juifs.
A côté du Ohel sont entreposés des restes de pierres tombales qui ont été rassemblés là.

Visiter le site Web de la ville de Izbica