Warszawa 1935, Wola

Deuxième volet d’une reconstitution historique

Warszawa 1935 - Wola
Warszawa 1935 – Wola. Source Studio Newborn (Cliquer pour agrandir)
La même vue, aujourd'hui
La même vue, aujourd’hui (Cliquer pour agrandir)

Sortie du second volet du film de reconstitution historique en images de synthèse de la ville de Varsovie : Warszawa 1935 – Quartier de Wola, quartier ouvrier, industriel et populaire de la Varsovie d’avant-guerre.
Comme le premier volet, une superbe réalisation qui n’a rien à envier aux plus grands studios d’animation.
Réalisation Studio Newborn

Reconstitution du quartier de Wola

Trailer du premier volet Warszawa 1935 avec la grande synagogue de Varsovie à la trentième seconde.

Les fondations de l’ancien café Sztuka

Sous les pavés, les briques et l’Histoire

Dès que l’on gratte un petit peu sous les pavés ou l’asphalte de Varsovie, l’histoire et les images du passé resurgissent.
Les travaux qui ont actuellement lieu dans le petit parc qui se trouve devant le cinéma Muranów ont mis au jour des éléments de fondations des immeubles qui se trouvaient aux numéros 1 et 3 de la rue Przejazd, une rue aujourd’hui disparue.

Fondations d'immeubles de l'ancienne rue Przejazd
Fondations d’immeubles de l’ancienne rue Przejazd (Cliquer pour agrandir) © www.shabbat-goy.com

Les fondations de l’immeuble qui était situé au numéro 1 de la rue Przejazd et qui faisait l’angle avec la rue Leszno (actuelle avenue Solidarité – Solidarność) par sa façade située au numéro 2 ont été mises au jour.
Le grand immeuble de style classique a été édifié vers les années 1791-1792 pour le compte du propriétaire et marchand de bières Karol Martin au temps du roi Stanisław August. La façade la plus imposante donnait sur la rue Leszno. Durant l’entre-deux guerres, cet immeuble qui avait perdu son architecture originale, et qui disposait de deux cours intérieures abritait un café, le cinéma Era ainsi que le restaurant-Bar Central de Izaak Gertner.
Dans l’immeuble Martin du numéro 2 de la rue Leszno, durant la seconde moitié du XIXème siècle, se trouvait le café de Maria Dębska. Ensuite, avec le retour de l’indépendance après la première guerre mondiale, l’immeuble abrita l’Association des artistes de scène juifs, une bibliothèque, une salle de conférence et un club. Egalement un café tenu par Izaak Ajzenberg. Il y avait aussi le cinéma Riviera qui exista jusqu’au début de la guerre (qui succéda au cinéma Era).

Leszno 2 - Café Sztuka durant le ghetto
Leszno 2 – Café Sztuka durant le ghetto (Cliquer pour agrandir) © ISPAN

Pendant la guerre, l’immeuble se retrouva inséré à la limite est du ghetto nord, où se trouvait une des portes d’accès principales qui fonctionna de novembre 1940 jusqu’à février 1942.
L’immeuble abrita le café Sztuka qui s’était installé dans les anciens locaux du restaurant de Izaak Gertner. Le café se présentait sous la forme d’un cabaret littéraire où se produisirent les pianistes Władysław Szpilman (le pianiste du film de Roman Polański qui avait abandonné ses concerts au Nowoczesny (le Moderne) pour venir jouer au café Sztuka, et Artur Goldfeder, les pianistes jouant également en duo, la célèbre chanteuse d’avant-guerre Wiera Gran (Weronika Grinberg), également l’auteur et poète Paula Braun, l’actrice et chanteuse Diana Blumenfeld, la chanteuse Marysia Ajzensztadt, le poète
Andrzej Włast (Gustaw Baumritter), le poète et auteur Władysław Szlengel et bien d’autres. Là se réunissaient une intelligenstia juive assimilée. Le café Sztuka devint l’un des lieux de la vie musicale et littéraire dans le ghetto.
Szpilman écrivit la célèbre chanson « Son premier bal (audio ♫) » qui fut interprétée par Wiera Gran.
Le café était composé d’une salle de concert et d’un bar.
Durant cette période tragique du ghetto, il régnait au café Sztuka une ambiance quelque peu hors du temps, « une sorte de snobisme, d’aristocratie, d’élégance factice » rapporte Mary Berg dans son journal du ghetto.

Maria (Marysia) Ajzensztadt (1921-1942)

Elle était la fille de Dawid Ajzensztadt, le dirigeant des chœurs de la synagogue Nożyków et de la grande synagogue de Varsovie. Son répertoire englobait aussi bien la chanson populaire que des arias d’opéra. Elle était aussi pianiste, instrument qu’elle étudia avec Maria Bar puis avec Zbigniew Drzewiecki. Au cours de l’année 1940, la famille envisageait de partir à l’étranger, mais le ghetto fut définitivement bouclé en novembre 1940. Dès cette période, elle débuta comme chanteuse professionnelle et sa voix devint célèbre dans le ghetto à tel point qu’elle fut surnommée le rossignol du ghetto. Szpilman, le pianiste, dit par la suite que si elle avait survécu à la guerre, elle aurait été connu par des millions d’auditeurs. Elle était accompagnée par Ignacy Rosenbaum et parfois Ruth Zandberg. Son timbre de voix la classait parmi les sopranos lyriques, avec une couleur inhabituelle. Malgré son jeune âge, son large répertoire pouvait aborder des pièces de Schubert, Mendelssohn, Schumann, Puccini, Verdi, Mozart, Rossini, Rimski-Korsakov. Son talent était infiniment reconnu et les éloges pouvaient se lire dans la Gazette juive (Gazeta Żydowska). De même que sa beauté et ses traits de caractère étaient très appréciés.

Marysia Ajzensztadt
Marysia Ajzensztadt

Durant la période du ghetto, elle se produisit au Femina (rue Leszno 35) puis au café Sztuka (rue Leszno 2).
Marysia Ajzensztadt est morte dès les premiers jours des grandes aktions de déportation d’août 1942. Elle aurait été tuée lors de la séparation avec son père et sa mère sur la rampe d’Umschlagplatz, lorsqu’elle aurait accouru auprès d’eux alors qu’on les poussait vers le wagon.

Leszno 2, Cafe Sztuka - Marysia Ajzensztadt
Leszno 2, Cafe Sztuka – Marysia Ajzensztadt (Cliquer pour agrandir) © Bundesarschiv Koblenz

L’immeuble Leszno 2 abritait aussi le centre Centos, l’oganisation centrale pour la protection des orphelins. L’organisation avait établi durant l’entre-deux guerres une maison de repos et une autre pour les enfants, ainsi qu’une institution de médecine et organisait aussi des colonies pour l’été. Durant l’occupation et la période du ghetto, le centre Centos était dirigé par l’avocat Briański puis le docteur Adolf Berman et Józef Barski. De nombreuses autres personnalités s’investissaient dans l’organisation dont Yehudit Ringelblum, la femme de Emanuel Ringelblum. Selon des données datant de 1942, l’organisation Centos fournissait une centaine de points de distribution qui alimentaient 45 000 enfants du ghetto.
L’immeuble se trouvait à une centaine de mètres de la grande synagogue Tłomackie.

Le café fut fermé durant les déportations de l’été 1942. Le bâtiment fut partiellement incendié durant l’insurrection du ghetto. Il abrita ensuite des combattants lors de l’insurrection de Varsovie en 1944, période durant laquelle Marek Edelman s’y trouva quelques temps. Les ruines du bâtiment furent détruites avec d’autres aux alentours en 1946 avec le début de la reconstruction et l’élargissement de la rue Leszno qui fut transformée en avenue.
Sztuka signifie l’Art.

Diverses vues des fondations


Cartes de localisation

Liste des abonnés du téléphones du 2 rue Leszno – Annuaire 1938-1939
Bellman Icek
Blejwas Racja, confiserie
Gertner Izaak, restaurant
Goldsztejn A., atelier d’électrotechnique
Kino Riviera, cinéma
« Polo », vente de bougies et de savons
Sztark A., vente de papier, matériel de bureau et de livres comptables

Une partie des sources présentées ici provient des ouvrages de Jacek Leociak et Jerzy Majewski

La rue Nalewki, l’âme disparue de la Varsovie juive

L’histoire d’un monde englouti

…L’activité commerciale se concentre et bat son plein autour des rue Nalewki, Gęsia et Franciszkańska.

Le croisement de ces 3 rues devient l’artère la plus animée de la capitale où s’entrecroisent bus, tramways, camions, voitures, rickshaws, voitures à cheval et chariots à bras. Il y règne une foule bigarrée où se côtoient ouvriers, commerçants, propriétaires, juifs orthodoxes, livreurs, artisans, étudiants de yeshiva, clients et visiteurs, on y parle quasiment qu’en yiddish comme dans tout le quartier de Muranów juif à 90%…
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Restauration des immeubles de la rue Próżna

Le renouveau d’une ancienne rue juive de Varsovie

Ghetto de Varsovie: rue Próżna - Restauration des immeubles
Ghetto de Varsovie: rue Próżna – Restauration des immeubles

La restauration des immeubles 7 et 9 de la rue Próżna à Varsovie vient de s’achever.
Les premiers co-propriétaires de l’immeuble (9) visible à gauche sur la photo ci-contre étaient Riwka et Zalman Nożyk qui fondèrent la synagogue éponyme voisine (synagogue Nożyków), la seule qui ait survécu à la guerre.

Cette rue était habitée principalement par une population juive.
C’est dans cette même rue qu’a été exposée (au numéro 14) la statue polémique d’Adolf Hitler réalisée par Maurizio Cattelan.
La rue Próżna débouche sur la place Grzybowski où se déroule chaque année le festival Singer de la culture juive de Varsovie.
» Découvrir la rue Próżna

Liste des abonnées du téléphone pour l’année 1938-1938 de la rue Próżna.

Les mémoriaux du mur du ghetto à Varsovie

Mur du ghetto – Rue Sienna

C’est en 2008 qu’ont été dévoilés dans la capitale polonaise les 22 mémoriaux du mur du ghetto. Ces monuments réalisés par Eleonor Bergman et Tomasz Lec ont été érigés à divers points de la ville où s’élevait le mur du ghetto de Varsovie. Certains d’entre-eux matérialisent les extrémités du petit et du grand ghetto.

Dans le cadre de la préparation de la présentation de tous ces mémoriaux, Shabbat Goy vous présente le mémorial de la rue Sienna, situé sur l’une des façades du Palais de la Culture.
Au début des années 1950, cette partie du centre ville a été entièrement bouleversée et plus de 150 immeubles ayant survécus plus ou moins à la guerre ont été rasés afin de construire le Palais de la Culture. Dans ce périmètre se trouvait l’orphelinat du célèbre pédiatre Janusz Korczak, qui était établit dans le petit ghetto, à une centaine de mètre de l’extrémité du sud-est du mur du petit ghetto.
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La rue Próżna

Un autre espace de la vie juive de Varsovie

La Varsovie juive - Rue Prozna - Prozna street
La Varsovie juive – Rue Prozna avant sa réhabilitation – Prozna street

S’il est aujourd’hui une rue particulière à Varsovie, une rue où resurgit le souffle de l’histoire, c’est bien la rue Próżna.
Il n’existe quasiment plus de traces des anciennes rues où battaient le cœur de la vie juive de Varsovie.
Cependant, quelques immeubles usés jusqu’à la brique se dressent comme ultime témoins d’un passé enfoui…
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La passerelle de la rue Przebieg

 Un petit pont inconnu

Passerelle de la rue Przebieg
Passerelle de la rue Przebieg

Une des images les plus emblématiques du ghetto de Varsovie est sa fameuse passerelle qui enjambait la rue Chłodna pour relier le petit ghetto au grand ghetto.
Cependant il a existé deux autres passerelles qui ont été dressées durant une période. Une première rue Żelazna  non loin de la principale, pour relier un côté de la rue vers un bâtiment administratif, puis une autre à l’extréminté une autre passerelle, à l’extrémité nord-est du grand ghetto, rue Przebieg…
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