Blechhammer d’après un ancien prisonnier

Un plan et des mots comme témoignage

Marcel Dejean faisait partie des 80 prisonniers et résistants français, la plupart originaires des Vosges, qui sont arrivés par camions, le 28 novembre 1944, au Judenlager de Blechhammer.
Ce sont les seuls non juifs qui ont été présents dans ce sous-camp d’Auschwitz-Monowitz. Au lendemain de leur arrivée, une dizaine d’entre-eux furent redirigés vers Birkenau, dont Georges Blind, figure emblématique du « fusilier souriant » de la photo du simulacre d’exécution prise par les allemands dans les fossés du château de Belfort.

Le camp de Blechhammer
Le camp de Blechhammer d’après Marcel Dejean (Cliquer pour agrandir)

Placés en quarantaine dans la baraque 28, les prisonniers seront déplacés vers la baraque 17, la veille de la marche de la mort, afin de laisser de la place à d’autres prisonniers en provenance des sous-camps de Gleiwitz (Gliwice) I, II et IV. Une partie des prisonniers français mourront lors de la marche de la mort entamée le 21 janvier 1945 et qui les emmènera vers le camp de Gross-Rosen, puis en Allemagne.
Marcel Dejean a rapporté son témoignage de captivité dans un livre « Avoir 20 ans ans les camps nazis ». ISBN 2-84367-014-4
« Nous apprenons ainsi que Blechhammer est un camp peuplé de 4000 juifs, dont 400 à 600 femmes, où le bruit de notre arrivée s’est rapidement étendu. En effet c’est un événement que d’avoir ainsi pour la première fois 80 aryens (selon la terminologie officielle allemande) dans le camp, et de surcroît, des maquisards pour la plupart. »
Un chapitre est consacré à la période du camp de Blechhammer.

Le camp de Blechhammer durant la guerre
Le camp de Blechhammer durant la guerre – Photo US Air Force (Cliquer pour agrandir)

Le Judenlager est aujourd’hui visible avec une partie de son ancienne clôture bétonnée, les 2 entrées et les tours de garde bétonnées. C’est le seul sous-camp en Pologne où un crématoire est visible, 1500 prisonniers y ont été incinérés.
Le camp se trouve à quelques kilomètres à l’est de la ville de Kędzierzyn-Koźle, sur la commune de Sławiecice. Ce camp faisait partie d’un ensemble d’environ 25 camps édifiés autour des 2 usines de la chimie construites dès 1939, et toujours existantes. Ce camp, ceint de murs en béton était mitoyen d’un autre camp, appelé Bahnhofslager.

Découvrir l’histoire du camp de Blechhammer, un sous-camp d’Auschwitz.