Le ghetto de Varsovie, à Paris

Comprendre la taille du ghetto

Vue aérienne du ghetto de Varsovie
Vue aérienne du ghetto de Varsovie à la fin de la guerre (cliquer pour agrandir)

Il peut être difficile pour un français de s’imaginer la taille du ghetto de Varsovie et la chose est évidemment compréhensible.
Celui de Varsovie à sa fermeture en novembre 1940 avait une superficie de plus de 300 hectares et était bordé par un mur de 16 kilomètres de long.
Aussi je me suis dit que la meilleure façon de matérialiser cette surface était de la transposer sur une carte actuelle de la ville de Paris, ici au niveau des arrondissements 15ème, 7ème (principalement) et 6ème, avec une photo du ghetto prise à la fin de la guerre.

Si l’Etat français a officiellement collaboré durant la guerre et mis en place des camps d’internement, aucun ghetto n’a été établi sur le territoire par l’occupant.
On peut par contre rappeler que le camp de concentration de Natzwiller-Struthof a été établi en Alsace.

Le ghetto de Varsovie à Paris
Le ghetto de Varsovie à Paris (Cliquer pour agrandir) – Carte Google Earth

» Chronologie de la création du ghetto de Varsovie.

Des photos topless dans un cimetière juif

De l’Art ou du cochon ?

C’est, d’après ses dires, pour sensibiliser le public sur l’état du cimetière juif de Chęciny (voïvodie de Sainte Croix – Świętokrzyskie) que le photographe polonais Łukasz Szczygielski aurait organisé une séance de photos topless au milieu des tombes…
Alerté par un habitant de la région après la diffusion de certaines photos sur le Net, Krzysztof Bielawski – coordinateur du site web Virtual Shtetl a remonté l’affaire auprès des médias ainsi qu’auprès de la communauté juive de Varsovie.

Profanation du cimetière juif de Chęciny en Pologne
De l’Art ou du cochon ?

Le procureur de la région de Kielce a été saisi et une enquête est en cours.
La profanation a été commentée sur la chaîne régionale ainsi qu’au niveau national et international, notamment dans les médias israéliens. De nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer cette profanation, y compris de la part du président de l’association des artistes photographes de la région de Sainte Croix.
Depuis quelques années, le cimetière fait l’objet d’un nettoyage régulier par les autorités municipales de Chęciny.
La communauté juive prendra une décision en vue d’entamer une action en justice à l’encontre du photographe.
A la lecture de nombreux commentaires, cette malheureuse affaire jette le discrédit sur nombre de polonais de tout âge qui investissent temps et énergie dans leur passion à entretenir et pérenniser la mémoire de leurs voisins juifs disparus.

Krzysztof Bielawski est spécialiste des cimetières juifs en Pologne, il est également l’auteur du site www.kirkuty.xip.pl et exerce au Musée de l’Histoire des Juifs de Pologne. Il participe également à la promotion du portail du Musée Virtual Shtetl et du patrimoine juif en Biélorussie à travers plusieurs missions éducatives et de recherches menées par le Musée dans ce pays.

» Le cimetière juif de Chęciny sur le site Virtual Shtetl que je n’ai pas encore eu l’occasion de visiter.

Du Judenrat au Musée de l’Histoire des Juifs Polonais

Histoire d’une ancienne caserne Royale à Varsovie

 1959, Judenrat ghetto Warsaw - 2013, Museum of the History of Polish Jews (Cliquer pour agrandir)
1959 – Ancien Judenrat du Ghetto de Varsovie. 2013, Musée de l’Histoire des Juifs Polonais (Cliquer pour agrandir)
© www.shabbat-goy.com
© LIFE
Plus d’un demi siècle sépare ces 2 photos.
Celle de gauche représente Richard Nixon de dos quittant le monument des Héros du Ghetto lors de sa visite à Varsovie en 1959.
Le bâtiment en ruine que l’on distingue en arrière plan est l’ancienne caserne d’Artillerie Royale bâtie entre 1784 et 1792. Au milieu du XIXème siècle, la caserne fut transformée en prison militaire jusqu’en 1939 puis elle devint le siège du Judenrat (Conseil juif) durant la période du ghetto. Le bâtiment se trouvait au 19 de la rue Zamenhof et faisait partie intégrante du grand ghetto.
Après la guerre en 1948, on érigea à 50 mètres de là, côté est, le monument des Héros du Ghetto.

Le bâtiment ne fut pas restauré et sa démolition intervint en 1965. Une place fut ensuite édifiée en lieu et place et la section de la rue Zamenhof qui menait à l’ancienne caserne disparut.
Aujourd’hui se dresse le Musée de l’Histoire des Juifs Polonais.

Décorations murales – Wall ornaments – JUDAICA

Les décorations murales Judaica sont référencées au Musée de l’Histoire des Juifs de Pologne

Les décorations murales Judaica sont exposées et disponibles à la vente auprès de la boutique du Musée de l’Histoire des Juifs de Pologne à Varsovie.
Les décorations murales sont réalisées avec la technique de la découpe laser sur métal et peintes par cuisson au four.

Wall ornaments Judaica are exposed and available at the shop of the Museum of the History of Polish Jews in Warsaw.
Wall decorations are made using metal laser cutting technology and painted thanks to an electrostatic powder coating process.


Conçues et réalisées en Pologne par un créateur français / Designed and made in Poland by a french creator.
© Tolonensis Creation.
Le site du Musée – Museum website

Wall ornaments - Décorations murales - JUDAICA - © Tolonensis Creation
Wall ornaments – Décorations murales – JUDAICA – © Tolonensis Creation
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Caractéristiques / Features
Support: acier 2 mm / steel 2 mm
Couleur/Color: RAL 9004 noir mat / black mat
Dimensions: 40 cm / 15.7 inches
Poids / Weight: 1 kg / 2.20 lbs
Museum of the History of Polish Jews - Monument of the Heroes of
Musée de l’Histoire des Juifs de Pologne – Museum of the History of Polish Jews – © www.shabbat-goy.com

Ghetto de Varsovie: Chronologie d’un enfermement

Histoire de la création du ghetto

En Europe centrale et en Europe de l’est, on a recensé plus de 1000 ghettos qui ont été établis pas les nazis entre 1939 et 1941, depuis les pays Baltes jusqu’en Crimée. La Pologne à elle seule en dénombrait plus de 300. Parmi les plus emblématiques, celui de Cracovie, celui de Łódź (Litzmannstadt) le second par la taille et celui de Varsovie, ce dernier enfermant la plus grande population juive.
Destinés à rassembler et concentrer les juifs, ils devinrent les antichambres des camps.
» Lire la suite

Ghetto de Varsovie - Zone d'épidémie de typhus
Ghetto de Varsovie – Zone d’épidémie de typhus

Jan Żabiński, zoologue et bienfaiteur des juifs

Histoire d’un couple de Justes parmi les Nations

Jan Żabiński (1897-1974) était un physiologiste et zoologue. Il suivit des études universitaires à Varsovie et à Lublin. Il fut l’un des fondateurs du zoo de Varsovie et son premier directeur de 1928 à 1951 (zoo situé dans le quartier de Praga). Durant la guerre, avec l’aide de son épouse Antonina, il aida de nombreux juifs.
Durant l’entre-deux guerres, le zoo de Varsovie était l’un des plus grand d’Europe.
Une partie du zoo fut bombardée les premiers jours de septembre 1939 durant le déclenchement de la guerre, de nombreux animaux furent blessés ou tués. D’autres animaux épargnés furent expédiés vers l’Allemagne. Durant de nombreux mois des oiseaux exotiques et des aigles volèrent dans le ciel de Varsovie et des phoques cherchèrent refuge dans la Vistule, on vit également errer des chameaux et des lamas. Beaucoup d’animaux furent tués à la demande des autorités.
Durant le temps de l’occupation, le zoo fut fermé et par la suite les terrains furent utilisés pour les cultures potagères et l’élevage de porcs pour la population de Varsovie.
Beaucoup de gens cherchèrent un abri également dans le zoo, notamment des juifs échappés du ghetto.
De par sa qualité d’employé municipal, son statut lui permettait d’entrer dans le ghetto, au motif de surveiller les arbres des jardins publics qui se trouvaient dans le ghetto ou pour récupérer des déchets en vu de nourrir les porcs qui étaient élevés dans le zoo.

Jan Żabiński - Director of the zoo of Warsaw. Righteous among the Nations
Jan Żabiński

Il profita donc de cet accès pour rendre visite à des amis juifs et les aider. Lorsque la situation devint critique dans le ghetto, il offrit son aide à des juifs, aussi bien à ses anciens fournisseurs du zoo qu’à d’autres, inconnus, également par l’intermédiaire de l’organisation Żegota.
Il fournit aussi bien des papiers que des abris sur le terrain du zoo dans les enclos abandonnés, des souterrains ou comme dans sa maison à une douzaine de juifs. Parmi ceux hébergés, la famille Kenigswein qui fut cachée dans les bâtiments techniques du zoo et les enfants hébergés chez les Żabiński. Les juifs étaient régulièrement déplacés dans le zoo, parfois les cheveux teints en blond. Des résistants polonais trouvèrent également refuge dans le zoo.
Afin de prévenir de l’imminence d’un danger dans la maison, lors de visites inattendues, Antonina donnait le signal en entammant un air de l’opérette La Belle Hélène de Offenbach sur son piano.
En tant que lieutenant de l’Armée de l’Intérieur, Jan Żabiński participa à l’insurrection de Varsovie de 1944, il fut gravement blessé et envoyé comme prisonnier en Allemagne. Sa femme continua à apporter l’aide aux juifs rescapés des ruines du ghetto et de la capitale durant son absence.
Dès 1947, les 40 hectares du zoo furent clôturés et des travaux de restauration furent entrepris.


C’est en 1965 que Jan Żabiński et sa femme Antonina furent reconnus comme Juste parmi les Nations par Yad Vashem. Au moins une centaine de juifs ont été ainsi secourus par le couple Żabiński. Parmi les juifs cachés par le couple, on trouve la famille Lewi-Łebkowski, Maurycy Frenkiel, Wanda Englertowa, Mme Weiss, Mme Poznańska, la famille Keller, Jolanta Kramsztykówna, Marysia Aszerówna, Rachel Auerbach, la famille Kenigswein dont Regina Kenigwein la fille de Shmuel Sobol qui était l’un des fournisseurs en fruits et légumes pour les animaux avant la guerre, Magdalena Gross
Magdalena Gross était une sculptrice animalière qui se cacha plusieurs mois dans la maison des Żabiński.
Après la guerre, Jan Żabiński reprit ses activités de zoologue et la direction du zoo de Varsovie. Connu du public, il anima plus de 1500 conférences, notamment de vulgarisation à la radio polonaise.

Le 15 avril 2015 s’est tenu l’ouverture du musée de la villa où l’on pourra découvrir leur histoire ainsi que les pièces de la villa où ils vécurent et le sous-sol où vécurent cachés de nombreux juifs. Quelques sculptures de Magdalena Gross qui avait été cachée durant la guerre sont présentées dans le sous-sol.
Jonny Daniels dont l’organisation From the Depths travaille à la récupération des nombreux fragments de pierres tombales juives qui avaient été utilisées pour la reconstruction du zoo après la guerre et à leur retour vers le cimetière juif de Bródno, a apporté son soutien à l’ouverture du musée de la villa des Żabiński.
Moshe Tirosh, enfant juif sauvé par le couple Żabiński a participé à l’inauguration également en présence des enfants Żabiński, Ryszard et Teresa. Le grand pianiste polonais Janusz Olejniczak nous a offfert un concert en jouant notamment une pièce d’Offenbach que jouait Antonina Żabiński pour prévenir ses juifs lorsqu’un danger approchait.


Le zoo de Varsovie est aujourd’hui l’une des curiosités de la capitale à visiter. Comme de nombreux zoos à travers le monde, il permet la protection de nombreuses espèces. Il abrite également sur son site de nombreux vieux arbres dont certains multicentenaires.
» Le site web du zoo de Varsovie.

En 2017 sort sur les écrans le film The Zookeeper’s Wife réalisé par Niki Caro et qui retrace cet épisode de la vie des Żabiński durant la guerre et dont le scénario se concentre sur Antonina, dont le rôle est joué par l’actrice Jessica Chastain.

The zookeeper's wife
The zookeeper’s wife