La dernière synagogue de style oriental en Pologne

Landé, une famille qui a marqué l’histoire des juifs d’Ostrów Wielkopolski

Il est une synagogue quasiment inconnue du grand public qui s’intéresse à l’histoire de la Pologne et qui ne figure pas sur les circuits touristiques dédiés au patrimoine juif. Pourtant cette synagogue possède quelque chose d’unique dans son architecture puisque c’est la dernière grande synagogue de style oriental que l’on peut admirer aujourd’hui en Pologne, à Ostrów Wielkopolski, en région de Grande Pologne (ouest), à une centaine de kilomètres au nord-est de Wrocław. Elle est à mes yeux l’une des plus belles synagogues aussi bien par le style mauresque unique de ses élévations et de ses deux tours que par sa double galerie en bois qui surplombe l’ancienne grande salle de prières. Elle fût inaugurée en 1860 et son architecte et bâtisseur s’appelait Moritz Landé.

La synagogue de Ostrów Wielkopolski restaurée en 2010
La synagogue de Ostrów Wielkopolski restaurée en 2010 (Cliquer pour agrandir) – Photo www.shabbat-goy.com

 

Moritz Landé
Moritz Landé

Moritz Landé est né en 1829 à Ostrów Wielkopolski, une ville polonaise alors appelée Ostrowo lorsque la province de Posen (Poznań) était sous domination germanique durant le XIXème siècle. Né dans une famille juive, il était le fils de Löbel Landé, un commerçant prospère établi en ville.
Les origines de la famille remontent probablement à leur présence dans la ville de Landau dans le land de Rhénanie-Palatinat et serait affiliée à la lignée de la famille sacerdotale des Lévites. Dans cette ville germanique, les familles Landau étaient installées depuis de très longues générations, et, selon la tradition familiale, installées dès les premiers siècles de la chrétienté avec l’arrivée des légions romaines. Avec la persécution des juifs en terre germanique dès le XIème siècle, les familles émigrèrent vers l’est dans les territoires de la Pologne et de l’actuelle République Tchèque. Des enregistrements des familles sont notés à Cracovie, à Opatów et à Tarnopol en Ukraine. Beaucoup de descendants sont devenus prêtres et rabbins conformément à la tradition des lévites. C’est vers le XVIIIème siècle que le nom de Landau a été transformé en Lande. L’accentuation du nom, Landé, n’étant apparue qu’à partir du début du XIXème siècle à Ostrowo.
Le premier représentant de la famille présent à Ostrów était Jakob ben Jicchak ha-Levi Lande, arrivé en ville très probablement depuis Kalisz vers 1770 pour prendre les fonctions de premier rabbin permanent. Il se maria avec Vögele, la fille d’un scientifique dénommé Samuel Cohen. Le rabbin Lande mourut en 1787 et fut enterré dans le cimetière juif de Ostrów. Jakob eut deux fils, Hirsh et Moses, et une fille Torza.
Plusieurs générations de la filiation de Moses se sont succédée à travers ses 4 fils et 2 filles. Seul Löbel Landé (1788-1869) est resté à Ostrów alors devenue Ostrowo. un autre fils, Jakob, s’installa à Wrocław (Breslau) et Dawid, entrepreneur et industriel, géra ses
affaires au travers d’une mine de tourbe, une trentaine d’ateliers de tissage situés à Kalisz et une filature de coton à Łódź.
Löbel se maria avec Blume Zuckermann et ils eurent 14 enfants dont 5 filles et 5 garçons (les autres étant morts en bas-âge). Il exerça de façon prospère à Ostrowo comme commerçant notamment avec l’approvisionnement en fruits exotiques. Il a été le fondateur d’une synagogue et l’un des principaux bienfaiteur d’une école juive. Il fut l’un des premiers juifs naturalisé prussien en 1833.

Josef Landé, frère de Moritz
Josef Landé, frère de Moritz (Cliquer pour agrandir) – Photo Domaine public

Parmi les enfants du couple Löbel et Blume, il y eut le futur architecte Moritz et Josef, qui devint un commerçant célèbre à Ostrowo puis à Berlin. Il est à noter qu’après la première guerre mondiale, on assista à une forte émigration des juifs d’Ostrowo, redevenue Ostrów, vers l’Allemagne. Hugo, le fils de Josef ouvrit un cabinet d’avocats en Allemagne à Elberfeld, il se maria avec sa cousine Tekla Landé, la fille de Moritz, et le couple fut très actif dans les mouvements socialistes et dans leur ville où Tekla fût l’une des premières femmes d’Allemagne à siéger dans un conseil municipal. Ils eurent quatre enfants. Leur fils aîné, Alfred Landé devint un grand scientifique, professeur à l’Université de Tübingen, puis chercheur à l’université Colombus, Ohio, aux Etats-Unis. Leur fille Charlotte exerça en tant que pédiatre, Franz devint musicien, compositeur et critique, il mourut à Auschwitz; et Eva qui fit carrière en tant que professeur puis œuvra au sein d’une organisation chrétienne d’Amérique dans la lutte contre la pauvreté.

Moritz Landé fut éduqué par un percepteur puis il poursuivit ses études à Breslau (Wrocław). Il partit vivre chez son oncle Jacob Landé qui était architecte. Il se maria avec Sophie Block en 1857.
Il dessina et dirigea l’édification de la synagogue de Ostrów Wielkopolski dont la construction s’étala entre 1857, avec la pose de la première pierre, et son inauguration en 1860 en présence du rabbin Aron Moses Stössel et des autorités de la ville.
La synagogue fut réalisée dans un style architectural oriental mauresque. C’était alors l’un des bâtiments les plus prestigieux de la ville. Un grave accident survint en 1872 à la synagogue le jour de Yom Kippour où une coupure de gaz, qui était utilisé pour éclairer l’intérieur de l’édifice, provoqua un mouvement de foule durant lequel 19 personnes moururent piétinées.

Le bâtiment édifié en briques s’inscrit dans un plan perpendiculaire avec une arche Sainte (Aron ha-Kodesh) située au sud de la grande salle de prières qui est surmontée par deux majestueuses galeries réalisées en bois. Les élévations intérieures et les boiseries sont ornées de polychromies. Les élévations extérieures furent réalisées avec des décorations architectoniques inspirées du style mauresque oriental qui se développa alors durant le XIXème siècle en Europe. Les deux tours situées côté rue à chaque extrémité de la synagogue offrent à l’ensemble une architecture unique et grandiose.

Moritz Landé a été un bâtisseur et architecte de grand talent. Il a été le concepteur de l’un des cimetières juifs de Berlin.
En 1864, il s’installa avec sa famille à Berlin où il mourut en 1888. Il fut inhumé dans le grand cimetière juif de Berlin de Weißensee.

Intérieur de la synagogue de Ostrów Wielkopolski restaurée en 2010
Intérieur de la synagogue de Ostrów Wielkopolski restaurée en 2010 (Cliquer pour agrandir) – Photo www.shabbat-goy.com

> Découvrir la synagogue de Ostrów Wielkopolski.

Les camps polonais

Une initiative, une responsabilité polonaise ?

Depuis maintenant de très nombreuses années, le terme « camps polonais » est régulièrement utilisé dans des articles ou prononcé par diverses personnalités lors de discours ou interventions, surtout dans la presse étrangère sous les dénominations Polish death camps (camps de la mort polonais), Polish concentration camp (camps de concentration polonais). Il m’est même arrivé de lire Polish gaz chambers (chambres à gaz polonaises) dans certains articles.

Selon ces dénominations, pour qui ne possède pas une connaissance précise de la mise en place de la solution finale de la question juive durant la dernière guerre mondiale, il en découle une implication directe ou active des polonais et de l’Etat polonais et une responsabilité directe de collaboration dans la mise en place de l’holocauste sur le sol polonais, que ce soit à travers l’établissement de camps (il y a eu des centaines de camps en Pologne, les principaux camps dont beaucoup ont entendu parler, et une multitude de sous-camps rattachés aux premiers) ou la participation active dans l’administration ou la surveillance des camps de concentration et d’extermination.
A la lecture de très nombreuses réactions que l’on peut observer sur des sites ou des blogs de grands quotidiens lorsqu’un article parait sur ce sujet, il n’est pas anecdotique de lire des réactions qui vont dans ce sens, c’est en fait une conviction très largement répandue et partagée. Dans un article paru dans un grand quotidien français à propos de la mise en ligne par le Musée d’Auschwitz d’une première liste de SS ayant été impliqué directement dans les activités du camp, un lecteur réagissait avec conviction : « … Rien de surprenant qu’aucun polonais n’apparaîtra dans la liste des S.S et de gardiens de camps. C’est de la pure propagande et non de l’histoire … »
En 2012, le président américain Obama employait lors de la remise à titre posthume de la médaille Présidentielle de la Liberté (Presidential medal of freedom) à Jan Karski, le terme de camp de la mort polonais (polish death camp) dans son allocution, ce qui entraînât une vive réaction des autorités polonaises et fut à l’origine de commentaires assez variés dans la presse où la question qui était posée mettait en balance l’historicité de l’événement holocauste et des camps mis en place par les nazis face à une tentative de ré-écriture de l’histoire par les polonais et le gouvernement conservateur polonais alors en place; cette dernière argumentation digressant vers des événements de l’époque comme l’antisémitisme en Pologne et la participation active de polonais dans la dénonciation, la chasse ou le meurtre de juifs.

Origine du terme Polish death camps

En 2016, le site web Times of Israel titrait dans un article « Est-ce que les mots « camps de la mort polonais » diffament la Pologne, et si c’est le cas, qui est à blâmer ? Cette utilisation d’un titre quelque peu ambiguë laisse forcément planer de sérieux doutes quant à la responsabilité directe des polonais sur le sujet des camps. Cet article nous rappelle que Jan Karski lui-même utilisa maladroitement ce terme dans ses compte-rendus établis durant la guerre à destination des alliés concernant l’extermination des juifs, sans pour autant penser à une quelconque responsabilité des polonais dans la mise en place des camps sur le territoire polonais. Mais plus intéressant, l’article remonte à l’origine de cette dénomination des camps polonais en décrivant qu’une officine de renseignements appelée Dienststelle 114, dépendant dès les années 1960 de l’agence de l’Allemagne de l’ouest de renseignements Bundesnachrichtendienst œuvra dans l’ombre, dans le cadre de la guerre froide. L’une de ses actions fut d’effacer la responsabilité de l’Allemagne et de criminels de guerre durant la seconde guerre mondiale. Cette ligne qui fut tenue durant une vingtaine d’années en République Fédérale Allemande (RFA).
L’agence Generalvertretung L, dénommée à l’origine Dienststelle 114 puis Dienststelle 142, était une unité de renseignements de l’Organisation Gehlen créée par le service de renseignements américain en 1946 en zone d’occupation américaine puis du service de renseignements fédéral Bundesnachrichtendienst créé en 1956 et basée à Karlsruhe. Generalvertretung L – GV L, était un nom de code créé par son chef Alfred Bezinger, et son objet était le contre-espionnage contre les agents soviétiques. Entre 250 et 500 personnes travaillaient pour cette agence entre 1948 et 1951. Fondé par Gehlen Hermann Baun, la section du contre-espionnage était pilotée par un personnage peu apprécié de ses collaborateurs, Alfred Bezinger, un ancien membre de la police secrète de la Wehrmacht (Geheimen Feldpolizei) durant la guerre. Parmi ses membres se trouvaient de nombreux anciens membres de la SS et du SD (Sicherheitsdienst des Reichsführers SS), le service de renseignements de la SS dont le chef en 1941 n’était autre que Reinhard Heydrich. Parmi les agents travaillant pour ce bureau avaient été recrutés Walter Kurreck, un ancien membre de l’Einsatzgruppe D et Konrad Fiebig, responsable de l’assassinat de 11 000 juifs en Biélorussie.
C’est en 1956 que Alfred Benzinger engagea une campagne visant à écarter de nombreux criminels de guerre d’éventuelles condamnations et poursuites et que le terme de «Camps de concentration polonais» fut lancé et employé dans les médias afin de soustraire la responsabilité des génocides de masse des allemands vers les polonais.
Ce n’est que dès les années 1960 que l’agence commença à se séparer de ses membres anciens nazis devenus encombrants.
Repris durant des décennies dans les médias du monde entier, cette reformulation s’instilla dans les mentalités des lecteurs jusqu’à devenir aujourd’hui une évidence et un fait historique pour beaucoup.
Au début des années 2000, les autorités polonaises décidèrent de s’attaquer à cette dénomination.

Selon Adam Daniel Rotfeld, ministre polonais des affaires étrangères en 2005 du gouvernement Kwaśniewski, lui-même survivant de l’holocauste, cette expression énoncée de manière intentionnelle ou pas, tend à « faire supporter la responsabilité dans la mise en place, l’organisation et les opérations dans les camps des allemands vers le peuple polonais ». L’utilisation de ces termes qui décrivent explicitement un pays, la Pologne (Poland) ou une nation, polonaise (Polish), a été remis en question sous l’action conjointe des gouvernements polonais et israélien, de même que des organisations de l’étranger polonaises ou juives comme l’American Jewish Committee qui dès 2006 a soutenu la proposition polonaise auprès de l’Unesco de renommer le camp d’Auschwitz comme Ancien camp de concentration de l’Allemagne nazie d’Auschwitz-Birkenau (Former Nazi German Concentration Camp Auschwitz-Birkenau). D’autres voix se sont élevées comme celle de Shewach Weiss, ancien ambassadeur d’Israël en Pologne, lui-même survivant de l’holocauste et sauvé par des polonais et des ukrainiens et qui dénonce cette dénomination en « soulignant que les camps de la mort et de concentration en Pologne sont à 100% nazis et que le nazisme est né à Munich et à Berlin ».
Quelques-uns m’ont déjà reproché de procéder à certaines comparaisons entre la Pologne et la France à propos d’événements de la seconde guerre mondiale. Il est tout à fait vrai que si ces deux pays ont été occupés par les allemands, l’administration et la répression exercées par les forces d’occupation étaient assez éloignées entre l’est et l’ouest. Ceci dit, pour des lecteurs qui possèdent des connaissances de base succinctes des événements de la seconde guerre mondiale, ces comparaisons ciblées permettent d’aider à comprendre et évaluer des différences notoires de certains événements, ici en l’occurrence pour ce qui concerne les camps.
En France, le gouvernement collaborationniste de Vichy a procédé à la mise en place de camps de transit et d’internement à travers le pays avec pour objectif de rassembler certaines populations (essentiellement juives) en vue de leur déportation vers l’est. Ces camps ont été effectivement établis, surveillés et administrés par les autorités françaises. L’implication de français et du gouvernement français, dans l’établissement de ces camps ne portent pas à polémique puisque cela a été officiellement reconnu.
Concernant le camp de Struthof, le seul camp de concentration a avoir été établi sur le sol français en avril-mai 1941, sa création et son administration ont été prises en charge directement par les nazis. Mais il faut rappeler qu’à cette époque, l’Alsace avait été annexée au IIIème Reich. On parle donc de ce camp comme camp de concentration nazi en Alsace annexée, comme cela est précisé sur le site internet du musée du camp.
Alors qu’en est-il pour les camps situés en Pologne ?

Situation de la Pologne durant l’occupation allemande

Lors de l’invasion de la Pologne par les troupes allemandes, déclenchée le 1er septembre 1939, nombre de villes furent bombardées, la capitale n’y échappa pas, elle fut détruite à 15% et elle capitula le 28 septembre. Cependant, il n’y eut jamais d’armistice signée entre les gouvernements polonais et nazi. Il n’y eut donc jamais d’accord de collaboration entre l’Etat polonais et l’Allemagne nazie, à l’instar de la France et d’autres pays d’Europe de l’est. En effet, le gouvernement partit en exil en France au déclenchement de la guerre, jusqu’en juin 1940, puis il s’installa à Londres jusqu’à la fin de la guerre, dirigé par le général Władysław Sikorski jusqu’à sa mort accidentelle en juillet 1943 puis par Stanisław Mikołajczyk. Il en fut de même lorsque l’URSS, alors alliée à l’Allemagne nazie envahit à son tour la Pologne orientale le 17 septembre 1939. La Pologne fut partagée en trois territoires distincts par ses envahisseurs.
Rappelons que la Pologne d’avant guerre était située géographiquement plus à l’est, elle englobait alors une partie de la Lituanie, la Biélorussie et l’Ukraine occidentale (Galicie), de fait, la structure de sa population était très hétérogène, avec un habitant sur trois issus des minorités lituanienne, biélorusse, russe, ukrainienne, allemande. Seuls deux tiers des habitants de la Pologne de l’entre-deux guerres (~68%) étaient ethniquement polonais. La minorité allemande était assez forte dans sa partie occidentale (Basse-Silésie, Grande Pologne) et nord (Poméranie et Prusse orientale).
La partie occidentale fut annexée au Reich, la partie orientale à l’URSS. La partie centrale (de Varsovie au nord à Cracovie au sud) fut érigée en un Gouvernement Général et administrée par les nazis. C’est sur ce territoire que furent établis presque tous les camps de concentration et d’extermination. La Pologne avait cessé d’exister en tant qu’Etat et cette période doit être vue historiquement comme une période d’occupation, puisque la Pologne a été effectivement un pays occupé, au même titre que la France.

La Pologne et les forces alliées

La Pologne participa avec les alliés à nombre de combats sur de nombreux fronts, notamment lors de la bataille d’Angleterre avec les aviateurs polonais qui s’illustrèrent en combattant au sein de la RAF où 8 escadrilles d’aviateurs polonais furent formées. 27 unités de la marine polonaise combattirent ainsi que l’armée de terre avec l’armée du général Anders qui s’illustra en Norvège, en Afrique, pendant la campagne d’Italie, notamment à Monte Cassino et durant la bataille de Normandie.

Polonais dans l’armée allemande

Le corps des Waffen SS a rassemblé un nombre important de nationalités. Des petites unités, des brigades ou des divisions ont été mises en place par les nazis et étaient composées de norvégiens, de suédois, de danois, de hollandais, de belges flamands et Wallons, d’estoniens, de lettons, de lituaniens, de hongrois, de roumains, de français, de suisses, d’espagnols, de britanniques (165), d’ukrainiens, de croates et bosniaques musulmans, de russes, de cosaques, de biélorusses, d’albanais, d’italiens, d’indiens, il y eu même une unité SS composée de 80 nationalistes bretons (Bezen Perrot).
Plus de 200 000 polonais ont servi dans la Wehrmacht et une petite quantité dans la 30ème division de grenadiers Waffen SS. Cette dernière division SS était composée de biélorusses, de russes et d’ukrainiens et était estimée à plus de 11 000 combattants. Cependant, l’immense majorité des polonais enrôlés dans l’armée allemande était constituée de Volksdeutsche, c’est à dire de gens issus des minorités allemandes vivant en Pologne avant la guerre dont bon nombre s’étaient déjà organisés en milices paramilitaires (Volksdeutscher Selbstschutz) rangées au côté de l’occupant dès le déclenchement de la guerre. Ils s’illustrèrent notamment entre septembre 1939 et le printemps 1940 par l’exécution de plus de 60 000 membres de l’intelligentsia polonaise, au côté des Einzatsgruppen.
En fait, le chiffre de conscrits enrôlés dans l’armée allemande, Wehrmacht , oscille entre 200 000 et 500 000 suivant les sources. Cette conscription a été rendue possible dès que les territoires de la Pologne occidentale ont été intégrés au Reich allemand et ses habitants soumis aux lois et obligations alors en vigueur. Il est à noter que la plupart des polonais enrôlés, essentiellement dans les territoires à fortes communautés allemandes, ne l’ont pas été de leur plein gré, et tous ont dû se plier au devoir militaire de la même manière que les citoyens allemands. Cet embrigadement s’effectuait en signant la Volksliste et un refus mettait la personne en grande difficulté pour sa sécurité.
La grosse majorité de ces enrôlés était des silésiens (régions actuelles de Haute-Silésie – Katowice, et Basse-Silésie – Wrocław, ancienne Breslau), les autres originaires de Poméranie, de Prusse orientale et des régions actuelles occidentales de la Pologne. Beaucoup de polonais de l’armée allemande ont par la suite rejoint l’armée du général Władysław Anders une fois qu’elle a été constituée en 1943. Certains de ces polonais enrôlés ont combattu dans l’Afrika Korps. Il y en a aussi qui se sont retrouvés embrigadés dans l’armée rouge.
Mais il faut garder à l’esprit que la structure de la société polonaise d’avant guerre était constituée seulement au 2/3 de polonais ethniques. Donc les chiffres restent difficiles à cerner pour ce qui concerne la structure et l’origine ethnique de ces soldats.
En tout état de cause, aucune unité SS constituée de polonais n’a été créée, ce qui reste une singularité qui mérite d’être soulignée quand on regarde les différentes nationalités engagées dans ce corps. En effet, en 1943, les hauts dignitaires de la SS ont refusé de créer des unités polonaises car ces soldats auraient dû être traité d’égal à égal avec les soldats allemands, et surtout l’idée que les polonais n’étaient pas prêt à se battre pour les allemands, 4 ans après le début de la guerre et les importantes défections de soldats d’origine polonaise dans la Wehrmacht.
On ne connait pas le chiffre exact de polonais ethniques qui auraient intégré la 30ème division de grenadiers Waffen SS. Il n’existe plus d’archives des enrôlements, mais une fourchette entre 100 et 300 individus est avancée par des historiens, comprenant des volksdeutsche et ethniques, mais on ignore dans quelle proportion, toujours est-il qu’elle reste extrêmement faible au regard du nombre de combattants concernés enrôlés.
Par contre, la 30ème division de grenadiers Waffen SS a été créée en août 1944 et a été envoyée en opération dans le sud-ouest de la France puis en Alsace et en Allemagne vers la fin de la guerre. De fait elle n’a jamais été impliquée dans le système concentrationnaire ou répressif envers les juifs qui était dévolu à d’autres unités SS spécialement dédiées à cette tâche dans les ghettos et dans les camps. Faut-il rappeler qu’en août 1944, à la création de la division, c’est à dire un mois après les dernières grandes déportations vers Auschwitz des juifs hongrois, environ 95% des juifs morts durant l’holocauste avaient déjà disparu.

Point sur la terminologie des camps polonais

A la question « les polonais ont-ils participé à la mise en place des camps, ou à leur administration ou à leur surveillance ? », la réponse est non.
La désignation de camps de la mort polonais (polish death camps) est-elle adaptée pour désigner les camps situés en Pologne ? La réponse est non, puisque aucun polonais n’a été impliqué dans l’administration, la surveillance des camps de concentration ou d’extermination. On doit parler de camps de concentration et d’extermination de l’Allemagne nazie installés en Pologne occupée.
J’étendrai le questionnement au delà, suite à des remarques complètement définitives que j’ai pu lire sur certains groupes dédiés à la Shoah sur Facebook:
Les polonais ont-ils mis en place les ghettos en Pologne ? La réponse est non. Les ghettos ont été établis en Pologne et dans les autres pays d’Europe de l’est par les allemands. Généralement, les ghettos étaient établis dans les quartiers à forte proportion juive, cependant, dans nombre de villes, comme à Cracovie, le ghetto fut établi dans le quartier de Podgórze situé au sud du quartier juif sur l’autre rive de la Vistule, de fait tous ses habitants durent quitter les lieux pour laisser place aux juifs qui résidaient en centre-ville et dans le quartier de Kazimierz. A Varsovie, le ghetto fut établi en partie dans les quartiers juifs mais où nombre de polonais qui y vivaient durent quitter leurs lieux d’habitation avant que le ghetto ne soit bouclé.
Les polonais ont-ils gardé les ghettos ? La réponse est oui pour certains grands ghettos comme ceux de Varsovie ou de Łódź. En effet, la police polonaise a été réquisitionnée pour procéder à la surveillance des portes de ces grands ghettos, cependant la garde effective relevait de soldats et policiers allemands assistés de policiers juifs dépendant des Judenrat (conseils juifs) eux-mêmes sous la coupe de l’occupant allemand.
Les camps de concentration en Pologne étaient gardés par des unités SS, de même que les camps d’extermination, centres de mise à mort selon la terminologie de Raoul Hilberg. Cependant, ces derniers camps étaient administrés par de petites unités allemandes et la surveillance était dévolue à des unités de supplétifs essentiellement ukrainiens recrutés chez des déserteurs de l’Armée Rouge ou des nationalistes. Ces gardiens suivaient un entrainement spécial dans le camp de Trawniki dans la région de Lublin.
Ces réponses resteront difficilement acceptables pour certains qui liront ici, mais on ne peut pas aller à l’encontre des faits historiques aujourd’hui reconnus par les historiens et les principales institutions qui œuvrent à la mémoire de l’holocauste. La création des camps et des ghettos en Pologne relève de la seule responsabilité de l’Allemagne nazie. Il est à noter que le premier convoi historique pour le camp d’Auschwitz partit de la gare de Tarnów (est de Cracovie) le 14 juin 1940 avec à son bord 728 prisonniers polonais dont 708 non juifs et 20 juifs

Un autre aspect qui devrait faire l’objet d’un article futur concerne des polonais et groupes de polonais plus ou moins organisés qui ont été directement impliqués dans la dénonciation, la chasse et le meurtre de juifs. Les chiffres concernant le nombre de juifs directement tués par des polonais divergent sensiblement et sont très difficilement quantifiables du fait de l’hétérogénéité de la population dont je parlais plus haut et de la complexité du sujet. Ce thème est devenu très polémique depuis que l’universitaire polono-américain Jan T. Gross a affirmé que les polonais avaient tué plus de juifs que d’allemands durant la guerre. Plus généralement, les chiffres estimés ces dernières années par plusieurs historiens, avancent une évaluation qui se base sur une proportion d’environ 10% de juifs qui se seraient échappés des ghettos et des trains en partance pour les camps, 160 000 environ, et le nombre de survivants à la fin de la guerre évalué entre 30 000 et 60 000 juifs pour la fourchette haute et qui auraient survécus cachés en Pologne soit par eux-mêmes, soit cachés par des polonais. Ce qui induit de fait un nombre très important de juifs morts durant cette période, soit par dénonciations, soit par meurtres perpétrés par des polonais ethniques, des allemands durant les rafles et « chasses » menées dans les campagnes et les forêts, conjointement ou pas avec des polonais ethniques ou issus d’autres minorités, chasses également menées sans les allemands. C’est par exemple le cas du dénommé Adolf Hübner, un polonais volksdeutsche de la commune de Książ Wielki au nord de Cracovie qui rechercha et tua 116 juifs qui, durant les déportations de l’été 1942, s’étaient enfuit et cachés dans les forêts avoisinantes.
Le seul camp de concentration qui n’a pas été établi et administré par les nazis est celui de Jasenovac qui a été créé par le régime des Oustachis en Croatie.

Le camp de concentration de Gross Rosen
Entrée du camp de concentration de Gross Rosen (cliquer pour agrandir) – © www.shabbat-goy.com

Menachem Bronsztajn, l’histoire d’un parrain de Łódź

…ou l’incroyable parcours d’un caïd juif

La une du journal Litzmannstädter Zeitung en 1943 intitulée Der blinde Max von Lodz – ein jüdischer Gangster - l’aveugle Max de Lodz, un gangster juif
La une du journal Litzmannstädter Zeitung en 1943 intitulée Der blinde Max von Lodz – ein jüdischer Gangster – l’aveugle Max de Lodz, un gangster juif (Cliquer pour agrandir)
Menachem Bronsztajn, surnommé Max l’aveugle, régna en maître absolu sur la pègre de la cité du textile de Łódź jusqu’à l’entrée en guerre.
Découverte d’un destin hors du commun.

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La rue Próżna, mise à jour

Bonjour à tous et mes meilleurs vœux pour 2017.
La santé avant tout.

La page Facebook de Shabbat Goy a été mise en veille pour l’année qui vient, elle n’est donc plus accessible.

Rue Próżna
Rue Próżna © www.shabbat-goy.com (Cliquer pour agrandir)

Merci à ceux qui m’ont rejoint ici, ils ne sont pas des masses, mais la qualité du lectorat n’est-elle pas à préférer à l’audimat ? Ceci dit, le site reste visité. Les Etats-Unis en tête suivi par les français, les belges, les canadiens, les israéliens, les suisses, les allemands, quelques anglais, hollandais, suédois et d’autres d’un peu partout.
N’hésitez pas quand même à faire connaître Shabbat Goy autour de vous. Vous pouvez cependant partager les articles qui vous intéressent sur votre page Facebook.

Ci dessous la mise à jour de la page sur la rue Próżna à Varsovie, aujourd’hui l’un des lieux incontournables des visites de la Varsovie juive.
> Rue Próżna, lire la suite….

La manipulation des images

Ou comment donner du grain à moudre aux négationnistes

Avec la profusion des sites personnels et des sites d’images tel Pinterest, de Facebook et bien d’autres supports, l’image est devenue un vecteur central de la communication. Bien souvent, les personnes qui surfent sur le Net ne s’arrêtent qu’à des images ou des titres. On entre dans le domaine de la consommation d’informations poussée à son extrême, on lit en diagonale, on feuillette, on zappe, on survole.
Ce comportement est assez visible sur Facebook ou nombre de gens likent ou réagissent sans vraiment prendre le temps de lire l’article ou le papier dont il est question. On reçoit tellement d’informations que d’un côté il est impossible de tout lire, et de l’autre on lit en survolant.
Les communicants de la presse écrite ont bien assimilé ce comportement depuis longtemps déjà et ont mis en place des techniques qui permettent aux lecteurs d’assimiler rapidement et globalement de l’information. La recette, diffuser une image choisie accompagnée d’un titre percutant et d’un bandeau de 2 ou 3 lignes. Cette manière de présenter un sujet permet au lecteur-surfeur d’assimiler environ 50% d’une information sans pour autant lire l’article qui suit.

Les images quant à elles naviguent de site en site, comme désormais une bonne partie de l’information traditionnelle, grâce à la technique du copier-coller. De part la multitude et la répétition, la photo détournée et l’information bancale deviennent factuelles et vérités. Et il est souvent difficile dans ce foisonnement d’images et d’articles de trier le vrai du faux.
Sur le sujet de l’holocauste, j’ai déjà observé nombre d’inexactitudes, d’erreurs, parfois très grossières (une photo de la rafle du Vel d’Hiv… en 1961).
La manipulation d’images, quoique moins fréquente, reste plus sournoise.

Ci-dessous, une photo extraite du site Jewish Virtual Library, mais que l’on retrouve sur de nombreux autres sites web.

Jews Forced to Dig Graves - Juifs forcés de creuser leur tombe
Jews Forced to Dig Graves – Juifs forcés de creuser leur tombe

Elle présente dit-on des juifs forcés de creuser leur tombe sous l’oeil d’un soldat allemand.
Ayant reconnu l’auteur de cette photo qui est Julien Bryan, un photographe américain qui se trouvait à Varsovie au moment du déclenchement de la guerre, je me suis demandé quelle était l’intention de ce cadrage restreint. D’autant plus qu’une autre photo a été prise durant cette séquence.
Le cliché a été pris en septembre 1939, dans le quartier de Praga, à Varsovie. Les deux juifs âgés qui creusent la terre à l’aide de pelles ne sont pas seuls mais creusent une tranchée en compagnie d’autres polonais, sous l’œil organisateur d’un soldat polonais. L’événement se situe juste après le déclenchement de la guerre et durant le siège de Varsovie par les allemands.
Quand on sait que ce ne sont pas les photos qui manquent pour illustrer l’holocauste, on peut se demander pourquoi certains en viennent à détourner des photos pour arranger à leur manière des événements tout autre. Il est clair que certains négationnistes qui eux aussi utilisent ce procédé trouvent là de la matière à contradiction.
Ci-dessous, un autre angle de la photo originale.
Jews Forced to Dig Graves - Juifs forcés de creuser leur tombe
Jews Forced to Dig Graves – Juifs forcés de creuser leur tombe – La photo originale, colorisée, prise par Julien Bryan en septembre 1939

Ci-dessous, une autre photo de Julien Bryan prise durant cet événement.
Siège de Varsovie, septembre 1939 - Photo Julien Bryan
Siège de Varsovie, septembre 1939 – Photo Julien Bryan

> Voir une série de photos emblématiques de Julien Bryan.

Zenek Moskowicz, jeune garçon du ghetto

Retour sur une image du ghetto

Enfants du ghetto au croisement des rues Żelazna et Leszno (Cliquer pour agrandir)
Enfants du ghetto au croisement des rues Żelazna et Leszno . Photo Google Maps et ZIH (Cliquer pour agrandir).

Une photo emblématique du ghetto de Varsovie, extraite d’un film tourné à l’époque et montrant des enfants et adolescents arrêtés à la porte du ghetto qui était située au croisement des rues Żelazna et Leszno (actuelle avenue Solidarność). Les enfants sont obligés sous la contrainte des soldats allemands (visibles sur la vidéo originale) de déposer les légumes qu’ils avaient cachés sous leurs vêtements afin d’apporter quelques provisions pour leur famille enfermées dans le ghetto.
Sur la photo sont visibles un policier polonais sur la gauche et un soldat allemand sur la droite. Les portes des ghettos étaient gardées par des soldats et des gendarmes allemands, des policiers polonais et des membres de la police juive.
Souvent, grâce à leur petite taille et leur agilité, nombre d’enfants se sont faufilés à travers des ouvertures pratiquées dans le mur du ghetto afin de partir à la recherche de quelque nourriture pour leur famille, du côté de la zone aryenne et beaucoup d’entre-eux furent arrêtés. D’autres qui eurent moins de chance furent blessés ou tués.

Sur une autre photo (ci-dessous) prise ce même jour, on distingue 2 adolescents, 2 garçons et une fille. L’adolescent situé à gauche a été identifié et s’appelle Zenek Moskowicz.

Zenek Moskowicz dans le ghetto de Varsovie
Zenek Moskowicz  (ici à gauche) à une des entrées du ghetto de la rue Leszno. Photo Yad Vashem

Zenek (Moskowicz) Maor est né en 1923 à Włocławek, il était le fils de Yaakov et Lea, propriétaires d’une fabrique de papier qui fut confisquée par les allemands au début de la guerre. La famille se rendit à Varsovie en janvier 1940 pour fuir les persécutions des allemands de Włocławek.
Zenek avait alors 16 ans, il était déjà un membre du Hachomer Hatzaïr depuis plusieurs années. Lorsque le ghetto fut bouclé en 1940, Zenek travailla dans une laverie pour les allemands et dans d’autres brigades de travail dans le ghetto et à l’extérieur (comme à l’aérodrome d’Okęcie). Il fut par la suite dirigé vers un camp de travail situé à Września, une ville située à l’est de Poznań. De là, il fut redirigé, avec son frère Henryk (Heniek), vers d’autres camps puis vers le camp établi dans la mine de charbon de Janina et qui dépendait du complexe concentrationnaire d’Auschwitz où il travailla dans des conditions extrêmement rudes à 300 mètres sous terre.

Zenek Moskowicz lors d'une sélection
Zenek Moskowicz à gauche (devant le soldat) lors d’une sélection. Photo Yad Vashem (Cliquer pour agrandir)

Équipés de lampes à acétylène, les prisonniers n’avaient pas la possibilité d’utiliser des allumettes ou des briquets et travaillaient constamment dans la pénombre. Zenek mis au point une technique permettant d’allumer les lampes à l’aide de fils électriques connectés sur une sonnette d’alarme. Accusé de sabotage et condamné à mort, le commandant du camp n’exécuta pas la sentence, ayant compris que Zenek voulait simplement modifier le système d’allumage de la lampe.
Zenek participa à la marche de la mort de janvier 1945. Son frère s’échappa du groupe qui fut la cible de tirs des soldats allemands. Zenek fut libéré avec l’avancée de l’armée rouge. Convaincu de la mort de son frère, il se rendit à Włocławek où aucun membre de sa famille ne réapparut. Il retrouva plus tard son frère en Bavière qui émigra par la suite aux Etats-Unis. Zenek émigra pour sa part en Palestine. Plus tard en Israël, il changea son nom de Zenek Moskowicz en Zenek Maor.
Il se rendit en Pologne en 1982, dans la mine où il avait travaillé durant la guerre et constata que les mineurs utilisaient toujours le même modèle de lampe. Il en ramena une pour la collection de Yad Vashem.
Zenek Maor mourut en 2009.

Zenek Maor en 2007
Zenek Maor à gauche sur la photo en 2007. Photo (www.senatspressestelle.bremen.de)

Porte du ghetto de la rue Leszno

Sur la photo montage au début de l’article, en arrière plan de l’image en noir et blanc, l’immeuble du 93 Żelazna/79 Leszno, en ruines mais encore debout à la fin de la guerre. A la droite sur la photo récente, l’immeuble 81 Leszno où une partie de ses habitants étaient juifs. Ces deux immeubles situés à cet endroit furent intégrés dans le grand ghetto pour la période allant de novembre 1940 à probablement avril 1941.

Immeuble Leszno 81
Immeuble Leszno 81 ( Source Referat Gabarytów, ville de Varsovie)

Liste des abonnés du téléphone du 81 Leszno pour la période 1938-1939:

Ajlenberg M. atelier de gravure,
Borenstein Ajzyk,
Kahane Sjoma,
Kasztelańska B.,
Korabielnik Stella et Michał,
Rotlewki J.,
Rozenblum Ruchla, épicerie fine,
Schor M., professeur de collège,
Szefner Boruch, journaliste,
Wolteger Henryk, avocat,
Ecoles publiques communales n°86 et 109.

Dans cet immeuble édifié au début du XXème siècle et qui appartenait à Herman Sieraczki se trouvaient également les bureaux de la fabrique de chapeaux « Eleganto« . Seule la façade est de cet immeuble survécut au temps.
L’immeuble, inhabité depuis plusieurs années, a été démoli en 2014.

Ci-dessous, la vue d’avant guerre de l’endroit où se trouvait la porte du ghetto et cette photo des enfants du ghetto:

Immeubles Leszno 79 et 81
Immeubles Leszno 79 à gauche et 81 à droite. La rue Żelazna est située à gauche. Voir la vue actuelle ( Source Referat Gabarytów, ville de Varsovie)

 

 

Des étangs à Umschlagplatz, une histoire

L’histoire d’un lieu disparu mais toujours présent

Le mémorial de Umschlagplatz
Le mémorial de Umschlagplatz
Dès le XVIème siècle, on recensait dans ce qui allait devenir la rue Stawki des moulins et une quinzaine d’étangs.
Les premières maisons d’habitation firent leur apparition vers 1770.
C’est vers la fin du XVIIIème siècle que la rue fut officiellement ouverte. Elle prit naturellement le nom de rue des étangs, ulica Stawki…
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